"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Zoé nichait à l'intérieur de moi, dans le moindre repli de ma peau, dans monventre, entre mes bras, derrière mes paupières, dans l'air que je respirais. Elle ne me laissait pas de répit.Ce matin, Izia regarde son mari quitter l'appartement où ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia n'a pas un geste pourle retenir. Elle est soulagée d'être seule avec son chagrin, libre de s'enfermer dans la chambre intacte de Zoé.Mais au fi l des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau, reviennent. Izia comprend qu'elle doit vivre cet « après » et trouver une activité où nul ne sait rien de sa perte. Elle a l'idée de proposer ses services à des gens souhaitant débarrasser le domicile d'un proche disparu.Ainsi Izia devient-elle une drôle de déménageuse. Pour l'aider, elle embauche Samuel, un jeune homme au franc-parler déconcertant et aux fragilités touchantes.Cette rencontre, et toutes celles suscitées par son travail incongru, sont les premiers fils bien fragiles qui ramèneront peu à peu cette femme perdue vers la vie.
La mort d'une enfant qui dévaste tout sur son passage
Troisième lecture pour le prix Harper Collins et... C'est un coup de cœur !
Izia et Étienne ont perdu leur fille Zoé âgée de huit ans. Comment aimer encore la vie après ça ? Comment s'aimer, d'ailleurs ? Ils n'en sont plus capables. Ils se séparent. Et Izia va se livrer à une nouvelle activité qui va doucement la réparer...
Un conseil : ne vous arrêtez pas au sujet en vous disant "Je ne peux pas le lire, c'est trop angoissant pour moi". Ce serait vraiment dommage car ce roman est un petit bijou. L'autrice a réussi l'exploit de ne pas verser dans le pathos, j'ai été bien sûre très émue mais j'ai surtout passé un merveilleux moment !
C'est doux, c'est poétique, c'est beau, une vraie claque cette lecture.
Alors, certes, cela m'a demandé de la distance. Beaucoup de distance, je n'ai pas pu lire ce roman en m'identifiant aux personnages comme j'ai l'habitude de le faire sinon cela m'aurait été insoutenable. Il faut être prêt à cela pour lire ce roman, je pense.
C'est difficile de parler de la mort sans en faire trop, alors je tire mon chapeau à Cécile Pivot et je vais m'intéresser à ses autres romans.
J’avais beaucoup aimé le précédent roman de Cécile Pivot. De ces échanges épistolaires se dégageait une humanité qui m’avait bouleversé. Déjà présent dans « Les lettres d’Esther », le deuil est encore au cœur de ce nouvel ouvrage.
Izia et son mari, couple heureux, se retrouvent confrontés à la disparition de leur fille, le genre de drames dont on ne se remet jamais vraiment. Dans une narration à la première personne, on entre dans la tête de cette jeune mère endeuillée. On assiste à son combat pour essayer d’oublier. Elle est confrontée au choc entre les souvenirs nostalgiques et une réalité qui, elle, ne s’arrête jamais. Elle doit faire face au quotidien alors que les souvenirs la poursuivent constamment. Ces deux univers sont en conflit perpétuel dans son esprit et elle n’arrive pas à s’en libérer. Son récit est entrecoupé de quelques pensées du conjoint qui s’est éloigné et qui vit aussi son propre chagrin.
L’autrice sait décortiquer l’âme humaine afin d’en dévoiler les tourments. Les sentiments de l’héroïne sont parfaitement exprimés et on s’identifie à son mal-être. Cette quête de reconstruction passe par différents paliers que le lecteur vit à ses côtés. Ses douleurs intérieures deviennent les nôtres. On passe alors par une succession d’émotions dans l’espoir d’une libération.
Moins original que son prédécesseur, « Mon acrobate » n’en reste pas moins touchant. Cécile Pivot a un véritable don pour traiter des thèmes difficiles avec justesse. Elle ne se laisse pas entraîner dans la surenchère et ne tombe jamais dans le pathos. Ces textes font preuve d’une extrême délicatesse tout en nous confrontant à la dureté de la vie. Vous sortirez différents de cette histoire qui brille comme une bougie au fond d’un tunnel. Malgré les souffrances, le monde continue de tourner et c’est aussi ça le message du livre.
Izia et Etienne forment un très beau couple, en totale harmonie.
La naissance de Zoé accentue encore ce bonheur.
Mais, à huit ans, Zoé meurt, écrasée par un chauffard.
C'est alors la descente aux enfers.
Chacun à sa manière tombe dans la dépression, Etienne dans la colère, Izia dans le déni.
Un sujet absolument dramatique.
Comment se remettre d'un tel traumatisme ?
Cécile Pivot a merveilleusement su retranscrire l'anéantissement de chacun.
Mais en y mettant de la lumière, de la douceur, une infinie patience.
Cela n'a rien d'un roman larmoyant.
Tous les personnages sont magnifiques.
C'est vraiment très très bien écrit.
Je l'ai dévoré en une nuit.
Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'Étienne, l'amour tenait une place infime dans la vie d'Izia. La mort de Zoé leur enfant, son acrobate, fauchée par une voiture a occasionné des défaites dans leurs vies, il y a un avant et un après. Leurs douleurs respectives sont deux terres brûlées rongées par les flammes, éloignées l'une de l'autre. Étienne se réfugie dans une ancienne bergerie dans l'arrière-pays provençal, il veille sur Izia à distance et espère son retour. Izia n'habite plus ce monde, elle est à l'arrêt, c'est l'état qui lui convient le mieux. Elle se tient en retrait, se dérobe au présent et au futur.
Une émotion rare se dégage de ce magnifique roman. Personne ne peut imaginer la déflagration que représente la mort de son enfant. Avec des mots simples et tout en pudeur et délicatesse Cécile Pivot nous fait entrer dans le coeur briser d'une maman. La pitié, la curiosité, la gêne des voisins. Tout lui rappelle Zoé. La solution est peut-être dans le choix d'un travail physique pour que la fatigue soit plus forte et que le sommeil l'emporte.
Il n'y a rien de larmoyant dans ce récit, un roman sur la reconstruction, sur le retour à la vie, une belle histoire d'amour.
Malicieuse. Curieuse. Merveilleuse. Telle était Zoé, fille d’Izia et d’Etienne, qui à 8 ans a été renversée par un chauffard. Morte sur le coup.
Au début du roman, Etienne quitte leur appartement. D’une certaine façon, Izia est soulagée : elle va pouvoir donner libre cours à son chagrin.
Terrible sujet que celui de la mort accidentelle d’une petite fille ! Et de comment ses parents vont continuer à vivre – ou pas. Alternant les points de vue d’Izia et d’Etienne, les chapitres nous donnent les détails de leurs raisonnements et incompréhension. Colère aussi. Car comment trouver une justice dans la mort d’une enfant ?
Honnêtement, j’ai eu le coeur serré à de multiples reprises. Plusieurs fois je me suis demandé si l’autrice racontait son histoire personnelle et, pour avancer, je me réfugiais derrière le fait que c’était une fiction. Et pourtant, toutes les réflexions et le cheminement d’Izia sonnent vrais. C’est ce qui rend le roman difficile, mais néanmoins vivant.
Surtout quand au bout de quelques temps, Izia réalise qu’elle ne va pas mourir à petit feu et qu’il va bien lui falloir se retrouver une activité. Incapable de reprendre son métier d’illustratrice comme « avant », elle a l’idée de venir en aide à des gens en faisant ce qu’elle est incapable de faire chez elle : vider la chambre de sa fille disparue.
Aidée de Samuel, elle va débarrasser le domicile de nombreuses personnes décédées et continuer d’avancer. Sans but précis, mais vers un « après » inévitable. Vital. Et nécessaire.
A l’image de Zoé qui avait l’habitude de décrire les gens en 3 mots, je dirais que Mon acrobate (en hommage à Zoé qui était fan de Nadia Comăneci) est « poignant-sincère-libérateur ».
Contrairement aux idées reçues et à tous les conseils qui nous sont dictés, dans un cas pareil on a le droit de ne pas savoir comment revenir à la vie. On a le droit aussi de prendre son temps. Et d’agir comme bon nous semble.
Izia a la chance d’être bien entourée par sa mère, ses tantes et son mari qui même au loin continue à lui rappeler sa présence. On sait qu’il n’y a rien de plus terrible que de perdre un enfant et que de nombreux couples se séparent faute de ne plus s’entendre sur la façon de garder le/la disparu dans leurs vies, mais Etienne est un philosophe et il apporte beaucoup au roman. On devrait tous pouvoir compter sur un Etienne dans sa vie.
Certes, l’histoire est triste, une jeune femme perd sa fille de 8 ans, percutée par une voiture, et se perd elle-même.
Cela aurait pu être difficile (je dois avouer que j’ai eu un peu peur en lisant le résumé) et tourner vers du « pathos », mais absolument pas.
On suit le long cheminement de cette mère vers un retour à une vie un peu moins renfermée sur soi, paradoxalement grâce à un travail (qu’elle créée) pour déménager et libérer les logements des défunts, ainsi qu’avec la rencontre d’un jeune garçon ayant perdu son frère.
Et puis, il ne faut pas oublier le père de l’enfant qu’elle rejette après le décès, qui sombre lui aussi, mais qui ne perd pas espoir.
C’est bien écrit. Les chapitres sont courts, avec des sous-chapitres encore plus courts, et de temps en temps, un chapitre propre à la pensée du père.
C’est dynamique et l’on ne s’ennuie pas un seul instant.
Du jour au lendemain, Izia et Etienne voient leur vie basculer. Zoé, leur fille de 8 ans est décédée suite à un accident, renversée par un chauffard alcoolisé. Izia voit son mari quitter leur appartement. Appartement qui est comme un mausolée, rempli de souvenirs. Izia ne retient pas son mari, elle se trouve même soulagée d'être libre, d'être seule dans cet appartement, dans la chambre de sa fille où rien n'a bougé depuis le drame.
Avec le temps, Izia ne peut rester comme ça, comme une plante verte dans son salon, à resasser le passé. Elle décide de proposer ses services à des personnes qui souhaitent débarrasser le domicile d'un proche disparu. De fil en aiguille, la petite entreprise d'ilia prend de l'ampleur et décidé d'embaucher Samuel.
Samuel et les différentes personnes rencontrés vont ramener Izia sur le chemin de la vie, jusqu'à ce fameux appartement où tout va chavirer..
"Mon acrobate" est un roman doux, délicat, paisible (malgré le sujet), ne vous attendez pas à des rebondissements. C'est un roman sur les traces d'un couple en perdition suite à la perte d'un être cher. Un coup en reconstruction, qui essaye tant bien que mal à suivre et à trouver des solutions pour passer à l'après.
Un roman qui touche énormément, un roman que j'ai lu par petite touche (car moi-même touché par un deuil au moment de cette lecture), car j'ai trouvé ce roman très réaliste, et écrit finement, tout en subtilité, qui ne peut que bouleverser. Cécile Pivot fait ressentir la souffrance et la difficulté du deuil.
Découverte d'une auteure, roman magnifique, fort en émotion, d'une grande justesse. Et des remerciements qui font réfléchir sur le rôle de la justice et des peines infligées !
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/08/mon-acrobate-de-cecile-pivot.html
Izia regarde son mari quitter l'appartement où ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia est soulagée de rester seule avec son chagrin, libre de s'enfermer dans la chambre de Zoé. Ils n'ont pas réussi à se soutenir, à se parler " Comment aider l'être aimé quand on tente soi-même de survivre ?... Nous n'avions pas su nous consoler l'un l'autre, pas même nous apporter un semblant de réconfort, d'apaisement, de répit. Au contraire, la puissance de notre chagrin, sa violence, sa vastitude nous éloignèrent. Nos douleurs ne pouvaient se joindre."
Izia a gardé la chambre de Zoé intacte, chaque objet est resté à sa place, elle fait tout pour préserver les odeurs de la pièce et refuse catégoriquement de déménager " sa chambre était tout ce qui me restait d'elle, là qu'elle était le plus près de moi, c'était un concentré de sa courte existence." Cette chambre est son refuge, " son havre de paix ou de douleur".
Au fil des jours, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau reviennent, elle comprend qu'elle doit reprendre une activité mais, elle qui est illustratrice, est incapable de dessiner depuis la disparition de sa fille. Elle choisit de proposer ses services à des gens souhaitant débarrasser le domicile d'un proche disparu ou d'un proche qui doit quitter sa maison pour un logement plus petit, elle crée sa société de déménagement et embauche Samuel pour l'aider. Elle ne parle à personne du deuil qu'elle vit elle-même. Se démener du matin au soir, être surmenée, va lui permettre de mettre à distance son désespoir puis peu à peu de revenir à la vie.
Cécile Pivot se livre à une analyse fine de la souffrance du couple, des raisons de leur éloignement, j'ai particulièrement aimé les courts passages où Etienne exprime sa douleur, son amour pour sa femme, son désir que leur séparation prenne fin. J'ai également aimé plusieurs personnages secondaires, le voisin à la présence discrète et attentive qui glisse des mots si délicats sous la porte d'Izia. Hélène, Juliette et Anne, la mère et les deux tantes d'Izia, sont également trois sœurs émouvantes dans leur relation avec Zoé. Quant à Samuel, il apporte, malgré ses propres blessures, une bouffée de fraîcheur avec sa jeunesse, son obsession des odeurs, son franc-parler et sa franchise.
Son travail de déménageuse un peu spéciale est l'occasion pour Izia de rencontrer des familles qui ont toutes une histoire particulière, qui ont toutes des motivations différentes pour faire appel à elle, qui ont toutes des rapports différents aux objets, aux souvenirs. J'ai aimé la façon qu'a Izia de respecter chaque famille, sa délicatesse lorsqu'elle leur propose de filmer le lieu avant de le vider pour garder une trace du disparu, un souvenir de son univers au quotidien.
Un roman sur le deuil très émouvant, sans pathos et sans aucune morbidité, qui se termine de façon prévisible mais très réussie. Une façon très originale de parler du deuil.
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