"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au moment où Donald Trump accède au pouvoir, Benoit Cohen, cinéaste français installé aux États-Unis, apprend que sa mère s'apprête à héberger, dans l'hôtel particulier du 7e arrondissement où elle vit seule, Mohammad, un migrant afghan. Alors que Benoit Cohen s'insurge contre ce président raciste qui menace de fermer les frontières, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour sa mère qui, sans lui en avoir jamais soufflé mot, ouvre sa porte à un étranger. Il revient alors à Paris et rencontre Mohammad. Ce garçon qui, de déracinement en déracinement, a grandi, à l'instar des chats, sept fois plus vite qu'un jeune occidental, va lui confier son histoire. Entre Benoit, exilé volontaire, et Mohammad, réfugié malgré lui, une relation intense se noue, sous le regard de Marie-France, qui vient compléter cet improbable trio.Dans ce récit singulier, Benoit Cohen décrit, non sans humour, ce chemin exaltant et complexe qu'est la rencontre de l'autre et s'interroge sur ce que «donner» veut dire.
Ce titre pourrait annoncer une histoire naïve ou un roman de littérature jeunesse. Benoît Cohen raconte le parcours de combattant de Mohammad, jeune afghan de 20 ans, la générosité de sa mère de 70 ans qui l’a accueilli -ou recueilli- et sa position de fils qui n’a manqué de rien, exilé volontaire aux Etats-Unis.
Oui, ce récit n’a de léger que son titre.
En 2015, lorsque les troupes françaises se retirent d’Afghanistan, Mohammad va devoir vivre à Kaboul dans cette ville même où il avait une fonction d’interprète auprès des militaires français. Dans l’impossibilité de vivre caché, avec la crainte d’être assassiné, il quitte famille et amis. D’étape en étape, jamais en règle vis-à-vis des autorités des pays qu’il traverse, il arrive dans l’est de la France, puis avec une volonté sans relâche, rejoint Paris.
Marie-France, veuve, vit seule dans une grande maison bourgeoise du 7ème arrondissement. Sensible aux misères des migrants, elle pense aussi que ceux qui peuvent en accueillir doivent le faire.
Lorsqu’elle informe son fils de sa décision, après l’incompréhension, il revient de Brooklyn et rencontre Mohammad, le protégé de sa mère.
Ce fils, l’auteur, raconte : Marie-France, les convictions, parfois les doutes, son engagement fort, les confidences de Mohammad, son propre étonnement, son acceptation puis naturellement sa participation à l’insertion de Mohammad.
Il met en lumière également les conséquences de l’obscurantisme religieux, qui bride les libertés et empêche ce jeune afghan de vivre librement dans son pays.
La narration de ce long parcours semé d’embûches et d’incompréhensions tant de la part de Mohammad, que du lecteur qui découvre des situations aussi abracadabrantesques qu’inhumaines est certes empreinte d’une forme de désespoir mais offre néanmoins les notes d’humour nécessaires à une lecture très agréable. J’ai senti un certain inconfort, ou du moins, un mal-être, tout simplement parce que ce récit est celui de beaucoup de réfugiés, parce que ce sujet très actuel, quand il est évoqué par des politiques qui se querellent sur des chiffres à accueillir, me révolte, mais à mon niveau, que suis-je prête à faire ?
Sur ce sujet précis, la personne au grand cœur « Marie-France » s’est engagée à accueillir un inconnu et l’a ensuite encouragé et accompagné dans ses projets. Marie-France vivait seule, dans une grande maison au cœur de la Capitale, loin des banlieues, bénéficiait de revenus confortables. Si le volet matériel apporte quelques facilités, cela ne minimise pas son action. Elle pouvait le faire disait-elle… comme beaucoup d’entre nous pleins d’empathie, mais un peu empotés…
Si le titre et la fin peuvent donner à cet émouvant récit une allure de conte, je l’ai dévoré en quelques heures, dans l’impossibilité d’abandonner Mohammad
Je viens de terminer ce merveilleux récit, que Benoit Cohen a eu la gentillesse de me faire parvenir au printemps dernier
Qu’est-ce que ça fait du bien de lire un livre comme ça ! Une histoire magnifique, une histoire qui vous fait croire en l’être humain, une histoire qui se termine bien, une histoire vraie….
Benoit Cohen, écrivain et réalisateur, est parti vivre aux Etats-Unis pour vivre une autre vie, loin de Paris et de ses habitudes. Avec femme et enfants, il a choisi de s’exiler. La tête pleine de l’idéal américain, il vit en direct l’élection de Donald Trump, véritable cataclysme.
Sa mère, vit à Paris, dans une splendide demeure du 7ème. Marie-France est veuve, à l’abri du besoin. C’est une (très) élégante dame de 70 ans qui a créé et géré de belles entreprises avec Bernard, son mari, son double, son amoureux (Bompoint, Merci….).
Quand au détour d’une conversation téléphonique, Benoit apprend que Marie-France a décidé d'héberger un réfugié afghan, il ne peut s’empêcher d’être un peu inquiet pour elle. Mais il est surtout curieux. Qui est ce jeune homme ? Qu’est-ce qui est encore passé dans la tête de son infatigable maman ?
Benoît fait un aller-retour pour rencontrer ce jeune homme. Ce sera la première rencontre d’une longue série.
De rendez-vous en rendez-vous, un lien se tisse entre les deux hommes et Mohammad livre le récit de sa vie. Entre Benoit, l’exilé volontaire et Mohammad, l’exilé politique, la confiance grandit et l’amitié nait.
Mohammad a 20 ans et a dû quitter sa famille pour ne pas mourir. Marie-France va prendre soin de lui mais c’est un homme en morceaux, brisé et dépressif. Comment aider une personne qui a un tel passif ?
Je ne vous raconterai pas le parcours de Mohammad ; il vous faut lire le livre pour découvrir ce destin qui oscille entre horreur et miracle. Mais ce livre est un récit à tiroirs où au-delà de la condition des exilés en France, Benoit Cohen nous parle de son incroyable mère et de son optimiste de père, un livre qui célèbre notre propre capacité à nous réinventer, un livre sur le respect, sur la générosité.
Merci à l'auteur de m'avoir proposé cette lecture. Merci de mettre un prénom sur tous ceux qui n’en ont pas, « les afghans » , « les syriens ». Merci de nous présenter cette belle personne qu’est Marie-France et je vous avoue que… je la volerai bien, cette maman.
Alors là, je me suis fait offrir un très bon moment de lecture !
Et au-delà, un très bon moment d'humanité ! Et qu'est ce que ça peut faire du bien de regarder ce qu'il se passe au-delà de son petit quotidien …
Benoît Cohen raconte comment sa mère a accueilli Mohammad, migrant afghan, dans son hôtel particulier du 7ème arrondissement de Paris.
Des mondes qui se percutent et s'apprivoisent. Se tendent la main.
Pour offrir au monde un livre précieux sur la tolérance dans une époque ou migrant rime avec ennemi.
La lecture est très plaisante car dans des chapitres courts, l'auteur raconte le ressenti de tout un chacun ainsi que le passé de Mohammad.
Et si chacun à sa manière, on changeait les choses ? Et si chacun d'entre nous ne plongeait pas dans la facilité de juger quelqu'un parcequ'il est riche et donc une mauvaise personne. Et si un étranger pouvait devenir un membre de la famille. Et si les clichés n'avaient pas autant la dent dure ?
Ce livre est un pas, une main tendue vers les autres et je ne pouvais qu'apprécier le voyage.
Benoît Cohen, sa maman et Mohammad resteront dans ma mémoire comme des artisans d'un monde meilleur … Comme la preuve qu'on peut parfois être moins nombriliste…
Si vous voulez vous aussi toucher du bout du coeur une histoire vraie, un roman sensible, cocasse et très bien écrit, rejoignez la famille !
Sa mère attend Mohammad un réfugié afghan, qui va habiter sa maison. Elle n'a pas prévenu ses enfants, pour elle c'est une évidence, ce n'est pas quelque chose dont on doit parler, c'est quelque chose qu'on doit faire. Sa mère est une belle femme de 70 ans, une guerrière. Benoit décide d'écrire l'histoire de Mohammad et de sa mère comment ils se sont rencontrés.
Mohammad est né en Iran, c'est là que ses parents se sont réfugiés après avoir quitté l'Afghanistan pour fuir la guerre avec les Soviétiques. Dès son plus jeune âge, il doit être un bon musulman. Il faut se fondre dans le moule, sans rien remettre en question, mais il s'interroge de plus en plus. Il a 14 ans aime le rap et rêve de New York. Il faut être invisible, ne pas exister. Il lui est interdit de conduire une voiture, de travailler ailleurs qu'à l'usine, d'être propriétaire. le retour à Kaboul, une ville dévastée par la guerre. Ici aussi, il est considéré comme un étranger. La lecture d'un livre sur le développement personnel et c'est le déclic, penser librement, vivre pleinement, il a 16 ans et il vient de renaître.
La guerre contre les talibans, un poste d'interprète entre les militaires français et les villageois. Les embuscades, la peur, les combats. Il commence à s'intéresser aux sciences politiques et rêve d'intégrer une école prestigieuse. Les soldats français vont quitter le pays, les interprètes sont des traites, des collaborateurs, il faut qu'il parte au plus vite. La France enfin, Paris, les centres d'accueil, la rue, dormir à droite à gauche, éternellement condamné à être traité comme un sous-homme, n'être plus rien, faire face à une indifférence totale. Les gens le voient comme un jeune homme, mais il est déjà vieux.
Benoit Cohen nous raconte en parallèle son parcours et celui de Mohammad. Benoit fils de juif tunisien, déraciné à Paris lors de l'indépendance de la Tunisie, Benoit qui s'envole pour vivre son rêve américain, alors que dans le même temps Mohammad arrive enfin en France après des mois d'errance.
L'auteur nous fait partager le quotidien terrible des migrants aujourd'hui, ils sont trahis, ils ont risqué leur vie, ils sont chassés et rejetés lorsqu'ils arrivent chez nous. Il nous parle avec amour de sa mère qui accueille naturellement un réfugié, ne lui force pas la main, l'écoute avec attention, sans jamais être intrusive.
Mais au-delà de cette histoire de Mohammad valeur de symbole, Benoit Cohen nous entraine dans une réflexion salutaire sur l'obscurantisme de la religion qui verrouille les cerveaux et les coeurs, il faut douter d'un Dieu qui contrôle tout, qui régit tout. Un plaidoyer aussi contre Donald Trump, président raciste et mégalomane qui chaque jour par une nouvelle provocation, une nouvelle incitation à la haine démantèle le rêve américain, terre d'immigration et de mélange de cultures.
Une belle histoire que celle de Mohammad, qui rêve d'entrer à Sciences-Po, d'obtenir la nationalité française, de changer de prénom pour effacer la souffrance, la religion, l'ignorance, le passé, devenir une autre personne, sans jamais oublier ses parents et son pays. Merci à Benoit Cohen de nous avoir raconté cette histoire dans un livre salutaire.
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