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Luis Salazar présente au Musée La Boverie le fruit de quarante années de création. Au fil d'un parcours évolutif, l'artiste nous invite à saisir les mutations et les innovations qu'il insuffle graduellement dans son oeuvre. Comme un fil d'Ariane cependant, ses éternelles inquiétudes, son insatiable soif de vivre et son optimisme forcené dans le moment présent se lisent en filigrane tout au long de son chemin de création. Se faisant le réceptacle des courants contraires de l'abstraction, qu'elle soit géométrique ou lyrique, le peintre nous livre comme une alchimie nouvelle, une voie médiane, que l'on pourrait qualifier d'abstraction baroque. Vocabulaire et grammaire de formes, de couleurs créent un phrasé passionné, singulier et subtil qui n'échappe à personne. Pas même au poète Jacques Izoard qui fera de la peinture de Salazar un support à ses mots. La particularité première de l'abstraction de Luis Salazar, c'est qu'elle ne s'intègre pas dans les deux courants classiques de l'abstraction mais qu'elle les intègre l'un et l'autre. Elle n'est pas lyrique et pourtant, sa composition est éclatée, puissamment expressive. Elle n'est pas géométrique froide mais ses couleurs sont déposées dans un aplat strict et sa composition est rigoureuse, extrêmement construite. Wim Toebosh avait d'ailleurs dit de lui que sa peinture était un chaos organisé. Une deuxième spécificité de son oeuvre est la place royale accordée à la couleur : ses peintures sont une explosion colorée qui ménage des contrastes forts de chauds et de froids, de clairs et d'obscurs, de couleurs complémentaires mais aussi des contrastes beaucoup plus subtils entre le brillant et le mat, entre différentes nuances de couleurs, de bleus, de jaunes... Un troisième aspect qui permet de mieux comprendre la démarche de Luis Salazar, c'est l'extrême complexité de ses compositions. En partant d'un vocabulaire de formes personnel et récurrent dans ses peintures, certaines formes sont agencées de manière à constituer une nouvelle combinaison plus complexe, celle-ci devient alors une nouvelle base elle-même qui s'associe à d'autres bases pour obtenir un ensemble encore plus complexe qui lui aussi sera combiné avec d'autres ensembles de manière à en former un nouveau et ainsi de suite jusqu'à arriver à la peinture qui est cet ensemble complexe de formes, à 3, 4, 5, 6,.... niveaux différents. On pourrait ainsi dire que chaque peinture de Luis Salazar est une sorte de macrocosme mais aussi est un microcosme puisqu'elle est un maillon de la chaine constituée par l'oeuvre de toute sa vie. Expositions personnelles à Liège, Bruxelles, Gand, Anvers, New York, Copenhague, Heidelberg, Athènes, Lausanne, Saint-Pétersbourg, Berne, Rome ...
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