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Arcadia de Philip Sidney, l'une des oeuvres les plus fascinantes de l'époque élisabéthaine, jouit depuis quelques années d'un regain d'intérêt de la part de la communauté scientifique française. Longtemps dominé par Shakespeare, le champ des études élisabéthaines en France s'est élargi et s'intéresse désormais aux autres figures littéraires qui ont contribué à façonner l'esprit élisabéthain. Parmi cette petite élite culturelle, Sidney fait figure d'exception. Bien avant que sa mort héroïque ne lui confère le statut de légende nationale, Sidney avait acquis une dimension internationale, notamment par sa fréquentation des grandes cours d'Europe au cours de son « grand tour » de 1572 à 1575, et de sa mission diplomatique auprès de l'empereur Rodolphe II. Ces voyages lui offrirent l'occasion de s'édifier au contact des intellectuels, des artistes et des poètes qui assuraient aux puissances continentales un rayonnement culturel que l'Angleterre ne connaissait pas encore. Ce serait d'ailleurs au retour de son ambassade que Sidney aurait commencé la rédaction d'Arcadia qui n'est rien de moins que la première oeuvre de fiction sérieuse rédigée en anglais. Le projet était à la hauteur de l'ambition de l'auteur: donner à la langue anglaise le grand chef-d'oeuvre qui lui manquait.
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