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Alvaro de Campos, l'un des masques où parle Fernando Pessoa, écrit que "toutes les lettres d'amour sont ridicules".
Ce n'est sûrement pas le cas de celles que Vivant Denon adressa à Isabella Teotochi Albrizzi tout au long d'une existence. Ce sont là de véritables lettres d'amour, où passe aussi le vent de l'Histoire, frémit la passion de l'art, miroite le goût du monde et de cette vie que Denon porte inscrite dans son prénom comme un destin. Ces amants avaient beaucoup de choses à se dire. Ils s'étaient connus à Venise en 1788.
Il avait quarante et un ans, elle vingt-huit. (. ) Grâce à Isabella, ou plutôt Bettine (C'est ainsi qu'il l'appellera toujours) et à la société qui l'entoure, Vivant Denon connaît à Venise les cinq années les plus heureuses de sa vie. (extrait de la préface de F. Garavini). Dominique Vivant Denon (1747-1825) est essentiellement connu comme écrivain - d'un célèbre conte libertin notamment, Point de lendemain - , et comme directeur des musées sous Napoléon.
Ces trois cent cinquante et une lettres, en majorité inédites, représentent la seule correspondance privée connue de Denon, et couvrent une période importante : la première date du 4 novembre 1788 (soit environ deux mois après son arrivée à Venise), la dernière du 1er avril 1825 (quelques jours avant sa mort). Elles constituent un document exceptionnel sur sa vie, dont elles éclairent nombre d'aspects peu connus, et donnent de l'homme qu'il fut, généreux et fidèle, attentif et drôle, un portrait saisissant.
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