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Les petits personnages, figures quasi anonymes, qui donnent vie à ce recueil sont ceux que l'on voit dans un tableau dont l'objet principal est un paysage. Marie Sizun décide de leur insuffler un nouveau souffle de vie, leur inventant à chacun une histoire, des sentiments, des regrets ou des espoirs, bref, d'en faire les personnages principaux de ces trente-trois nouvelles.
Les petits personnages qui donnent vie à ce recueil de nouvelles (ou de courts textes) sont ceux que l'on voit, minuscules, secondaires, presque inutiles, dans un tableau dont l'objet principal est un paysage. Figures quasi anonymes dont la présence ne se justifie que par le désir du peintre de donner vie à un décor figé ou d'exprimer le contraste entre leur petitesse et la vastitude du lieu où ils se trouvent. Marie Sizun décide de leur insuffler un nouveau souffle de vie, leur inventant à chacun une histoire, des sentiments, des regrets ou des espoirs, bref, d'en faire les personnages principaux de ces trente-trois nouvelles qui déclinent tout l'univers romanesque de l'auteur. Une femme qui se hâte sur une plage, un enfant solitaire qui joue dans un jardin, un couple au bord de la rupture, des amoureux, une adolescente qui rêve de liberté, tous ces petits personnages s'échappent de la toile pour aller vers leur destin.Le choix des peintures est très large mais reflète au plus juste la sensibilité de Marie Sizun. Des Très riches heures du Duc de Berry à Moser ou Ensor, de Fragonard à Van Gogh, de Vallotton à Monet, Marquet ou Turner, elle réussit chaque fois à trouver le ton juste et la parfaite adéquation entre ce que l'on voit et ce que l'on entend. Racontant la peinture, ou plutôt la prolongeant en imagination, elle nous donne à la voir autrement.
« Les petits personnages » de Marie Sizun est l’idée géniale de choisir des tableaux et de raconter l’histoire du(es) petit(s) personnage(s) qui s’y trouve (nt), comme par exemple celle de la jeune femme au chapeau de paille et tablier bleu dans ce paysage méditerranéen sur la couverture.
Marie Sizun donne vie à trente et un tableaux à travers l’histoire des petits personnages qui y sont dessinés ou juste esquissés.
❝C'est l'imagination qui donne au tableau espace et profondeur.❞
H. Matisse
❝Les petits personnages dont je parle, ce sont ceux qu’on voit, minuscules, secondaires, presque inutiles, dans un tableau dont l’objet principal est un paysage ; figures quasi anonymes dont la présence ne se justifie que par le désir du peintre de donner vie à un décor figé ou d'exprimer par le contraste marqué entre leur petitesse et la vastitude du lieu où ils se trouvent, une idée ou un sentiment qui frappera le regardeur.❞
Voilà ce qui occupe Marie Sizun dans ce livre ô combien séduisant ! En quelque trente tableaux de l’art médiéval au XXe siècle, de la France à la Suisse, du Danemark à l’Autriche, de l’Irlande à la République tchèque, certains de peintres unanimement reconnus (Félix Vallotton, Albert Marquet, Claude Monet, Édouard Vuillard, Gustave Caillebotte, Berthe Morisot…), d’autres d’artistes plus confidentiels (Norman Garstin, Charles Cottet, Tavík František Šimon, Vilhem Hammershøi, Louis-Marie Désiré-Lucas, René-Xavier Prinet, Albert Baertsoen, Guillaume Vogels, Emile Claus, Koloman Moser…), Marie Sizun a choisi de s’intéresser aux petits personnages que le peintre a fait figurer sur sa toile.
Qui n’a jamais laissé son imagination vagabonder devant un tableau ? Qui n’a jamais laissé son regard s’attarder sur ces petits personnages, que l’on voit sans voir, silhouettes parfois à peine esquissées perdues dans l’immensité de la toile ? Qui n’a jamais songé à l’histoire qui pourrait être celle de ces gens que l’on présume injustement sans histoire(s) ?
❝Le tableau est un merveilleux tremplin pour l'imagination, surtout quand elle n'a pour s'exercer hors l'impression générale suggérée par le paysage, que bien peu d'indices en ce qui concerne les modestes et discrets petits personnages qui l'habitent.❞
Le 14e ouvrage de Marie Sizun n’est pas un roman mais un recueil de fantaisies ainsi qu’elle nomme les historiettes qu’elle improvise pour chacune des silhouettes anonymes qui, à leur façon, habitent et animent la toile. Les fantaisies suivent toujours un même cours : après une rapide description du tableau dont une reproduction est mise en miroir du récit, Marie Sizun laisse son esprit vagabonder, suppute, hésite, conjecture, questionne, improvise, oui, tant il est évident qu’un jour autre l’histoire pourrait être tout autre elle aussi.
Elle pose son regard sur ces créatures à peine ébauchées, leur présence parfois réduite à l’épaisseur d’un trait, et nous invite à travers l’histoire qu’elle nous raconte à mieux voir le paysage alentour, car loin d’être insignifiants, les petits personnages magnifient le tableau, lui donnent force et relief.
❝C'est à peine un petit personnage. Presque une figure à part entière, tant elle a de force expressive et en même temps de mystère.❞
La Dame en bleu - Février - Les Très Riches Heures du duc de Berry, frères de Limbourg, XIVe s.
C’est un fait, les tableaux de groupe sont peu nombreux, il y a là beaucoup de solitaires nimbés de mystère et de silence qui autorisent toutes les hypothèses. Cette femme seule sous un parapluie, vers où presse-t-elle le pas en ce jour finissant ? Cet homme n’est-il venu en bord de Loire que pour pêcher ? Ce petit garçon au dos chagrin, pourquoi laisse-t-il son cerceau désœuvré ? Cette jeune fille à l’ombrelle qui hésite à franchir la barrière du jardin vient-elle déranger la quiétude d’un petit-déjeuner ou de toute une vie ? Ces deux hommes qui marchent sur une plage de sable blanc que se racontent-ils que le ressac emporte loin de l’épouse restée au foyer ?
Séduisant donc l’objet de ce livre et séduisante la façon intime — mais il peut difficilement en être autrement pour elle qui est aussi peintre — qu’a Marie Sizun de poser son regard d’artiste et de partir de son propre ressenti, de nous interpeller mine de rien par d'inoffensives questions pour nous donner à penser que nous participons avec elle à l’élaboration du récit. Car rien n’est pré-écrit pour dire les liens qui unissent ces vies minuscules à l’environnement où elles ont été peintes — la ville ou la campagne certes, mais aussi pour l’essentiel les bords d’eau (plage à marée haute ou basse, rivière, fleuve…) et en toutes saisons (le printemps et son renouveau, l'hiver et sa neige, l’été, sa chaleur écrasante ou ses cataractes subites, l’automne, ses ciels d’orage et leur soleil timide transpercé de lourdes gouttes de pluie).
La vision possède son propre imaginaire et Marie Sizun rend visible l’invisible, fait communier l’oeil et l’esprit, et par cela nous interroge sur notre vision du monde. C’est habile, infiniment délicat et ludique. Comme le disait Henri Michaux dans Aventures des lignes, grâce à la peinture, on peut ❝laisser rêver une ligne❞ et une ligne peut nous laisser rêver. À ouvrir au hasard pour se laisser surprendre et écrire notre propre fantaisie.
https://www.calliope-petrichor.fr/2023/01/23/les-petits-personnages-marie-sizun-arléa/
17 jours !
Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour lire ce livre.
Ah, je ne suis vraiment pas en forme !
Et pourtant, il est superbe, léger, sensible, plein de poésie.
Ce sont 31 nouvelles courtes, agréables.
Avec son œil de peintre, Marie Sizun a su découvrir dans 31 tableaux, des tous petits personnages dont certains sont à peine visibles.
Et partant de là, elle a imaginé une vie à ces petits êtres fondus dans le décor du tableau.
Les peintures datent principalement de la fin du XIXème siècle et du début du XXème.
C'est une excellente idée qu'elle a eu là.
On retrouve toute l'écoute et la sensibilité de l'auteur.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
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Vous m'avez donné envie de le lire .Merci