"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Y a-t-il un signe de vie dans le ciel qui indique que quelque part, dans une ville, au milieu de tant et tant de gens, deux êtres sont en train de vivre quelque chose qui ne tient à rien, quelque chose de frêle comme un feu de fortune ?» Madame Lure est une vieille femme comme on en croise sans les remarquer. Dans l'appartement de son mari disparu, elle maintient chaque chose à sa place, tranquille et pour toujours. Elle évite tout souvenir, mais rêve grâce aux brochures de voyages qu'elle étale sur la table de la cuisine. Yvonne Lure entre dans les photographies, y sourit, y vit. Un jour, surprenant les doigts voleurs d'un jeune homme dans un grand magasin, elle se met à le suivre de façon irréfléchie jusqu'à son campement, sous l'arche d'un pont. Qu'ont-il en commun, Yvonne, celle qui garde, et Vargas, l'errant ? D'une écriture forte et lumineuse, Jeanne Benameur capte comme jamais les destins obscurs de deux parias innocents, tissant entre eux des liens intenses. Ressuscitant des pans de mémoire plapitante, elle aiguise le vide en chacun de nous.
Réservée est effacée depuis l'enfance, Yvonne Lure est devenue une vieille dame, veuve et seule, grise.
Vargas, un jeune nomade, vit avec son grand-père et sa tante dans un camp de fortune, face à l'immeuble où habite Yvonne.
Rencontre improbable entre ces deux là.
Yvonne fait découvrir à Vargas l'idée de comment vivent ceux qui ne bougent pas.
Vargas ouvre l'extérieur et les ailleurs à Yvonne qui n'a jamais quitté son appartement, sauf en emmagasinant des brochures de voyages.
Grâce à leur influence réciproque, ils vont apprendre à ouvrir les mains, à avoir les mains libres.
Deux mondes parallèles se rencontrent et s'apprivoisent.
Des mains tendues qui ouvrent et rapprochent.
Des livres qui lient.
C'est un livre sur la solitude et la rencontre.
Tout est dit pudiquement, avec pudeur et une certaine réserve.
« Il y a dans le monde des jardiniers invisibles qui cultivent les rêves des autres »
Yvonne avec les livres de son mari et Vargas avec sa marionnette sont de ces jardiniers.
Les livres, les silences, les mots sont des liens forts entre ces deux là.
Il n'y a pas beaucoup d'action, pas beaucoup de mots dans cette histoire alors qu'il se passe tellement de choses.
C'est tout l'art et toute la poésie de Jeanne Benameur de suggérer, de rendre puissantes des relations, d'ouvrir à l'espoir.
Et l'on retrouve le style et la poésie de Jeanne Benameur ... Encore un petit bijou !
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