"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Figures éminentes des lettres modernes, Michel Butor et Viktor Pelevine auraient peu de choses en commun, sinon un talent littéraire hors d'échelle et la volonté de rénover le genre romanesque. Or, les différences culturelles ni linguistiques n'empêchent que pour traiter des sujets existentiels, tels que identité humaine et son ancrage dans l'espace, les deux écrivains ont recours aux mêmes structures mythologiques. Ils accordent une importance majeure à l'environnement du personnage, sans pour autant personnifier les objets. La ville, représentée comme un labyrinthe initiatique, évince le protagoniste du devant de la scène et finit par l'anéantir en s'imposant elle-même en tant que personnage principal. Le rôle dominant de l'espace met en doute la vision anthropocentrique du monde et revient au temps où l'homme se concevait comme partie intègre d'un Univers complaisant. C'est cet Univers à taille humaine que les deux écrivains reconstituent, chacun par son biais, en dressant une carte atemporelle de l'imaginaire humain.
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