"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand on évoque l'héritage de la Grèce antique, on entend les mots architecture, sculpture, science, philosophie, poésie, politique... rarement art militaire ou guerres. Or celles-ci sont au coeur de leur histoire et de notre héritage. Peu de cultures furent aussi belliqueuses que les cités-États de la Grèce antique tout en étant aussi peu militarisées. Chaque temple grec montre sur son fronton et ses frises les dieux en tenue d'hoplite ; les vases glorifient les rangs de la phalange ; les stèles représentent les morts en soldats d'infanterie. Platon utilise souvent le modèle de la guerre pour illustrer ses théories de la vertu et de la connaissance et emprunte fréquemment ses exemples à l'expérience personnelle de Socrate. Pour Hérodote, Thucydide ou Xénophon, il était apparemment inconcevable de relater autre chose. D'après Héraclite, «les âmes tuées au combat sont plus pures que celles qui meurent de maladie». Pour Socrate, tuer des hommes en guerroyant pour Athènes ne s'opposait pas à la pratique de la dialectique ou de la réflexion abstraite. Cet ouvrage met en scène et en image, de façon vivante et accessible, l'évolution sur un millénaire de cette culture, de ce modèle, de ces pratiques militaires, mélange unique d'avance technologique, de pensée stratégique et de cohésion avec les valeurs citoyennes. La guerre s'inscrit ici dans le prolongement de la société.
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