"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« si mes mots peuvent dire les mouvements » serait le filigrane de ces Carnets du chorégraphe, se déroulant sur un temps élastique émaillé de dates indécises, portant davantage sur des moments, des sensations.
Un homme pose des mots, des notations, sur la chorégraphie qu'il est en train de monter avec trois danseurs. Ceci pour un semblant de fil narratif, car par ailleurs nous sommes très loin d'un récit ou d'un journal. Le chorégraphe consigne ses doutes, ses recherches et, comme dans la salle de danse, les mots se déploient dans l'espace de la page, cherchent non pas à montrer la danse mais à l'incarner ; ils sont éclatés, tendus comme les danseurs menés par le chorégraphe intransigeant, qui travaille à ce qu'ils aillent vers les « chemins de travers aux angles morts / cassés », vers « ce qui de moi s'ignore se replie » - vers un au-delà des corps, d'eux-mêmes, de lui-même. Se creuse ainsi l'intime en même temps que les pas, les mouvements : « Qu'ils supportent les mouvements disloqués / pas les leurs / les miens // avec l'enchevêtrement des mots // les intervalles de vide / le pas à pas ».
Ce premier livre réussit avec force et justesse à dire, derrière le corps « technique » du danseur, le corps à corps de chacun dans la vie. Les mots, « virgule de pas emboîtés », tremblent, ondulent, s'entrechoquent, pulsations de l'être, « pont suspendu corps paysage indéterminé ».
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