"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Tout est douteux à Rouiba, son opulence autant que sa prétention d'être le poumon économique de la capitale. L'agriculture est un vice qui n'a plus de troupes. L'industrie bricole dans le vacarme et la gabegie. Les rapports d'experts le proclament ; mais qui les lit ? Le commerce est mort de mort violente, les mercantis lui ont ôté jusqu'à la patente. À ceux qui s'en inquiètent, des nostalgiques de la mamelle socialiste ou des sans-le-sou, les bazaris jurent que c'est l'économie de marché et que ça a du bon. Leurs complices du gouvernement, qui ont fini de chanter la dictature du prolétariat, apportent de l'eau à leur moulin en discourant jusqu'à se ruiner le gosier. Et si le Coran, le règlement et la pommade sont de la conversation, ce n'est pour ces camelotiers ruisselant de bagou qu'artifices pour emmancher le pigeon et boire son jus. Soyons justes, on ne saurait être commerçant florissant et se tenir éloigné de l'infamie ; l'environnement est mafieux, le mal contagieux ; un saint troquerait son auréole pour un étal [...] Les rapports avaient prévu la dérive ; mais qui les a lus ? Ainsi était Rouiba ; il y a peu.» Une épopée rabelaisienne dans l'Algérie d'aujourd'hui.
Boualem sansal Un auteur qui fait couler beaucoup d'ancre autour de lui.
Le serment des barbares est son premier roman, publié en 1999.
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Que dire de cette lecture?
Un avis très mitigé!
La trame est très dense, le vocabulaire riche, la plume m'a séduite au début mais au fur et à mesure d'avancer, certains passages m'ont carrément fatiguée, lessivée même. Fallait rester constamment très concentrée pour ne pas perdre le fil du récit.
L'auteur relate les pires années de l'Algérie, celles de la décennie noire, un cauchemard éveillé qu'on a vécu. Il en fait plutôt une analyse socio politique. Tout est imbriqué, toutes les périodes se superposent: la guerre, l'indépendance, le FIS, la décennie noire.
Un tas de vérité dépeinte en noire, rien qu'en noir, pas une once de couleur même pas un dégradé de gris. Rien !!! Sansal broie du noir, il porte en lui une hargne et une haine terrible. Il est en colère et on le ressent dans son écriture pléthorique. Il en fait un chwya trop. Est ce parce que c'est son premier roman??? Qu'il veut nous en mettre plein la vue???
Je ne peux pas dire que j'ai détesté le lire. Non ! Mais il me faut le relire pour me faire idée finale.
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