"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'amour est-il autre chose qu'un concentré de futur ? Le choc de la rencontre n'est-il pas une invitation inattendue à s'y projeter ? C'est ce que je commence à démêler depuis hier soir, depuis le moment où je t'ai vu baisser les yeux et contracter tes lèvres parce que je venais de refuser, dans une sorte de réflexe de survie à la fois ironique et exagéré, le cadenas que tu avais apporté pour qu'on le verrouille ensemble au grillage du Pont des Arts.
Bien que très éprise, Marion (la quarantaine, divorcée, mère d'une adolescente) réagit maladroitement à la déclaration de l'homme qu'elle aime. Pour dissiper le quiproquo et tenter de le retenir, elle va lui raconter, dans une longue lettre, ses échecs passés. Cette femme qui cherche à comprendre pourquoi l'amour fait mal est d'abord une conteuse. Pour elle, l'amour a toujours été la grande question : toute petite, tout ce qu'elle voulait faire quand elle serait grande, c'était connaître l'amour. Par le récit de ses expériences, tout en composant des portraits masculins, elle élucide au fur et à mesure et c'est un des enjeux littéraires de ce roman les effets des histoires que l'on se raconte à soi-même avant de les raconter aux autres. Car l'amour est toujours une proposition, une hypothèse, et en cela il est déjà une fiction.
Ce roman est aussi celui d'une certaine représentation de Paris, avec ses clichés et son imagerie de la séduction. La ville de l'amour chère aux touristes est ici vue de l'intérieur : le point de vue d'une parisienne, de l'enfant à l'étudiante, à la jeune femme, à la femme de quarante ans, sur sa vie quotidienne dans le Paris des années 70 aux années 2000.
Le problème avec l’amour est que le sujet est très vaste et fort usité. Isabelle Miller n’a pas vu l’écueil un roman fort bien écrit mais d’un ennui mortel. Des longueurs a n’en plus finir pour narrer épistolairement ses histoires de cœur à celui qui sera son dernier amour. Le sujet aurait pu être mieux exploité mais l’auteur se perd dans les méandres de l’âme humaine et l’on a beaucoup de mal à s’accrocher. Pour ma part, je ne le recommanderais pas. J’ai été jusqu’au bout par curiosité, par respect aussi pour l’écrivaine, car elle écrit divinement bien mais un bon style littéraire ne fait pas tout, si l’on ne sait pas entraîner le lecteur à sa suite.
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