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Six entretiens avec des scientifiques, dont cinq de renommée internationale, interrogés sur l'origine du monde. La " règle du jeu " est simple : le premier pose la thèse audacieuse que l'univers a forcément été " voulu " par une conscience créatrice ; les autres réagissent, souvent en opposition à cette thèse, parfois en la reprenant de façon plus modérée. Chemin faisant, chacun nous livre l'essentiel de son credo scientifique et philosophique.
O L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, professeur à l'université de Virginie et auteur de plusieurs best-sellers, dont La Mélodie secrète, L'infini dans la paume de la main (avec Matthieu Ricard) et Les voies de la lumière ouvre le débat en se posant comme le champion du " Principe anthropique fort ", selon lequel la probabilité pour que la vie apparaisse dans l'univers et que la conscience émerge était si faible que l'on est obligé d'admettre que nous étions potentiellement déjà présents, donc consciemment prévus par un " principe créateur ", dès le Big Bang. Venant d'un bouddhiste, c'est une forme très inédite de métaphysique.
O Le physicien et chimiste Ilya Prigogine (décédé en 2003), prix Nobel, défend une position beaucoup plus prudente en nous faisant entrer dans la science des probabilités et des choix qui se posent à chaque " bifurcation " de l'évolution. Pour lui, les humains, fruits d'un hasard statistique, sont la première entité consciente, donc responsable, du cosmos.
O Le biologiste Albert Jacquard dissèque notre question : " Le monde s'est-il créé tout seul ? " pour déboucher sur toutes sortes de paradoxes, nous obligeant à revoir en particulier notre conception du temps. Se voulant plus agnostique qu'athée, il est celui de nos interlocuteurs qui propose les réponses les plus drôles.
O Le cybernéticien Joël de Rosnay reprend le point de vue de l'auto-organisation sous l'angle des univers artificiels, qui font le lien entre la nature et la culture. Il ne tranche pas entre ceux qui pensent que nous constituons un " état prévisible " de l'évolution cosmique et ceux qui nous voient comme le fruit de l'aléatoire, mais utilise le développement des techno-cultures pour jauger rétrospectivement l'évolution.
O Le botaniste Jean-Marie Pelt fait une distinction nette entre ce qu'il dit en tant que scientifique et ce qu'il avance en tant que mystique. Ses réponses rejoignent, mais de façon plus classique et prudente, celles de Trinh Xuan Thuan. Pour lui, philosophiquement, Teilhard de Chardin avait raison : la force qui crée le monde et le fait évoluer s'appelle l'Amour.
O Enfin le médecin philosophe, avec qui se conclut notre série d'entretiens, tient à son anonymat et ne veut pas apparaître à l'affiche. À la fois scientifique et métaphysicien, spécialiste de l'auto-organisation et chaud partisan de la philosophie de Spinoza, il s'élève avec véhémence contre le Principe anthropique avancé par Trinh Xuan Thuan, défendant l'idée d'une liberté et d'une responsabilité totales, proche de l'existentialisme sartrien.
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