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Nul besoin d'apprendre à en tirer des sons, il suffit d'en effleurer les touches pour qu'il se mette à chanter. Juste. En cela, le piano se distingue des autres instruments. Mais aussi en ce que ses quatre-vingt-huit touches, offertes en un regard, suggèrent toutes les combinaisons possibles, innombrables, passées et à venir, de la musique occidentale. Complet, imposant, solitaire, le piano est l'instrument du virtuose et l'outil du chef d'orchestre, capable de condenser toute la complexité d'un opéra, d'une symphonie. Aussi le piano fascine-t-il, et pas seulement les musiciens : Flaubert, Fontane, Feydeau, comme Tolstoï, Zola, Sand ou Verlaine ont composé, non pas pour, mais sur et avec lui. Interprètes et compositeurs eux-mêmes ont cédé au plaisir d'en parler.
Mozart d'abord, puis Berlioz, Schumann, Liszt et bien d'autres encore. Tout le XIX e siècle a résonné de ce nouvel instrument, massif, lascif, magique. Le XX e siècle est resté sous son charme, Vian, Sagan, Colette ou Duras en témoignent. Quant aux écrivains du XXI e siècle, tels Echenoz ou Barnes, ils continuent à en porter l'écho.
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