"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que le Festival d'Avignon 2003 s'enlise dans la grève des intermittents, une actrice célèbre retrouve sa ville natale, après dix ans d'absence. Elle y a vécu un amour passionnel avec le directeur d'un théâtre du festival off, qu'elle a quitté pour faire carrière. Ce dernier met en scène une pièce d'un auteur inconnu, sorte de poète maudit décédé dans des circonstances obscures. Après Les Déferlantes, qui lui a apporté la consécration (Prix des lectrices de Elle 2009), Claudie Gallay continue d'explorer les mystères enfouis au creux de chaque vie.
DeClaudie Gallay, j’avais adoré “Les déferlantes “et aussi “Seule Venise”, j’ai donc ouvert celui-ci avec une attente précise. Ceci explique-t-il cela, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, elle m’agaçait, et tout en retrouvant les personnages un peu abrupts, un peu décalés, un peu marginaux de l’auteur, l’atmosphère très particulière de l’histoire qui se passe en 2003 à Avignon pendant le festival perturbé par les grèves des intermittents du spectacle conjuguée à une histoire humaine assez noire et pessimiste ont donné à ma lecture un ressenti particulier. J’étais tentée d’abandonner et en même temps, une sorte de fascination me poussait à continuer. Et si je vous en parle ici, c’est que contre toute attente, c’est une fois la dernière page refermée que je me suis rendue compte de la puissance de ce roman dont la petite musique m’a obsédée des jours et des jours. Et avec le recul, je me suis dit que oui , définitivement oui j’ai aimé ce roman... En fait, on y retrouve ce qui faisait la grande force des Déferlantes, une écriture sobre et efficace, des personnages complexes et attachants dont le portrait se dessine peu à peu, l’art de rendre palpable une atmosphère survoltée dans la canicule de cet été-là, mille petits riens qui fignolent à petites touches une histoire cette fois-ci plutôt noire et sans espoir... Et pour avoir été à Avignon plusieurs années pendant le festival, j’ai apprécié de retrouver cette atmosphère si particulière bien que vue ici côté coulisses...
En 2003, l'été de la canicule, j'étais en vacances à Avignon. Je me souviens des affiches déchirées sur les murs et des slogans scandés par les intermittents. Pour cette raison, mais surtout parce que j'aime beaucoup l'écriture de Claudie GALLAY, j'avais très envie de lire ce roman.
J'aime son style si particulier, phrases courtes mais fortement évocatrices, ses personnages écorchés, fragiles et ce roman n'y déroge pas. L'air à Avignon est étouffant, le vent brûlant et le fleuve couleur de boue gronde au-delà des remparts. Les destins se mêlent, les vivants se mélangent aux morts, le présent aux souvenirs, la comédie théâtrale à la réalité brutale, les passions sont fortes et destructrices...
Chaque personnage est taillé au millimètre : Marie et ses piercings et scarifications, avec son deuil en bandoulière ; Odon et sa vie de solitaire ; Mathilde solaire, superbe...Chacun a ses failles, sa part d'ombre.
Un roman très réussi, chargé en émotions !
Le décor est posé : Avignon, au pire moment de sa vie de festival : l’année de la grève du « in » et le « off » qui balance entre ouverture - fermeture. Les intermittents du spectacle font grève, défilent, se consultent, se réunissent…. Tiens, un petit air de 68 !!!! La chaleur écrasante et le mistral ajoutent ce qu’il faut de folie. Le théâtre du Chien-Fou dirigé par un certain Odobn Schnadel. Pardon, j’allais oublier : la péniche de Schnadel amarrée le long du Rhône, seul espace « en dehors ». Unité de temps, unité de lieu, tout est en place, la représentation peut commencer, sans risque de grève tant Claudie Gallay sait nous faire vibrer.
Passons aux personnages principaux. Marie débarque à Avignon, gamine paumée, pour assister à la représentation d’une pièce de Paul Selliès, son frère mort de façon tragique et, surtout, retrouver Odon afin de régler ses comptes. En effet, Paul lui avait envoyé un manuscrit et avait attendu, en vain, une réponse. Mathilde, grand amour et ancienne maîtresse de Odon, devenue grande interprète sous le nom de La Jogar revient sur les lieux où elle a vécu et rencontré Odon. Isabelle, qui hébergera Marie, mémoire vivante du Festival . La fille d’Odon, Julie, comédienne sans trop de talent, joue la fameuse et seconde pièce du frère de Marie.
Tout ce petit monde va se croiser, se défier, s’aimer, se déchirer. Beaucoup de violence que ce soit les scarifications que s’inflige Marie, l’amour entre Odon et la Jogar, les manifestations des intermittents et leurs irruptions dans les théâtres non grévistes.
Comme dans d’autres romans lus, il y a une ancre à laquelle l’on s’accroche. Ici, c’est Isabelle « l’âme » du festival. C’est chez elle que chacun va se confier, respirer, faire une pause ou se confier.
Par son écriture nerveuse, des chapitres courts, voire très courts, Claudie Gallay nous enserre dans ces petits drames, ces passions et dévoile petit à petit, les fils qui relient chacun et chacune, la face cachée derrière les paillettes.
Odon Schnadel est un metteur en scène, directeur de théâtre, ancien éditeur, autour duquel gravitent de nombreux personnages.
L’histoire se déroule à Avignon, lors d’un festival mené à mal par les grèves des intermittents du spectacle.
De tous les personnages, seules Isabelle ; vieille femme amie des artistes qui leur ouvre sa maison, et Marie, sœur de l’auteur mort de la pièce que présente Odon, m’ont véritablement interpelée.
C’est avec elles seules que je suis entrée dans l’histoire, en oubliant les phrases.
Car, bien qu’appréciant Claudie Gallay, j’ai eu la même sensation qu’à la lecture des Déferlantes. Pour moi, les phrases sont trop courtes, le style trop haché. il y a trop de dialogues. Je me sens lire des phrases et cela interfère sur l’intrigue. Du coup, je reste extérieure.
Bizarrement, je n’ai pas le souvenir d’avoir ressenti cela en lisant « Seule Venise »
j'ai encore une fois beaucoup aimé le style d'écriture : des chapitres très courts, hachés concis.
Pas aimé le sujet, les gens du spectacle, leur vie, belle histoire malgré tout.
Les personnages de ce livre deviennent réels, insupportables ou attachants... L'ambiance du festival est palpable...Claudie Gallay est une grande, décidément!
Personnages attachants, écriture fluide....je n'ai cependant pas retrouvé la magie des Déferlantes
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