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À la mort du seigneur Nabeshima, plutôt que de se donner la mort pour accompagner jusqu'au bout son maître, Yamamoto Tsunetomo préféra se faire moine pour mourir symboliquement au monde.
En 1710, un disciple nommé Tashiro vint le trouver au milieu de sa retraite. De leurs entretiens naquit le Hagakure, testament spirituel d'un samouraï qui voua son existence au service de son seigneur et de son clan. Il ne s'agit pas d'un traité, mais d'une suite de réflexions. C'est le témoignage d'un homme qui vécut authentiquement dans et pour la Voie du samouraï. Copié et recopié, ce texte a circulé secrètement entre les mains des samouraïs du clan Nabeshima, avant d'être présenté au public japonais au début du xxe siècle. Il pourrait se résumer à cette seule maxime : pour être véritablement samouraï, il convient d'accepter qu'il faille mourir. Cependant, la perspective du combat n'est pas l'objet de Tsunetomo. L'épreuve de la mort est davantage liée à l'entrée dans le « Haut Service ». Car avant d'être un guerrier, le samouraï est un serviteur. Il est celui qui voue sa vie à la protection et au bien de son seigneur. Loin d'être « morbide » ou « nihiliste », le renoncement à la vie se rapporte à la vérité de l'amour plus qu'à la pulsion de mort. L'ordre des samouraïs n'existe plus, mais la voie de l'héroïsme chevaleresque reste une possibilité offerte à l'homme de s'accomplir. Renoncement à soi pour autrui, confiance, force, détermination, courage, fierté, dignité, discipline, dépassement de la peur et des aspects médiocres de l'existence sont plus que jamais des enjeux de notre temps. Voilà pourquoi Yukio Mishima considérait le Hagakure comme le « fondement » de son sens moral. Né en 1659 dans la province de Hizen, Yamamoto Tsunetomo a voué sa vie à servir son maître, le seigneur Mitsushige Nabeshima, au service duquel il était entré à l'âge de neuf ans.
À vingt ans, il fait deux rencontres marquantes : celle du moine Zen Tannen, puis du lettré confucéen Ishida Ittei. À la mort de son seigneur, en 1700, il doit renoncer au suicide rituel (seppuku), pratique réprouvée par son maître et interdite par un décret du shogun Tokugawa. Il reçoit alors l'autorisation de devenir moine, prend le nom de Jôchô et mène une vie recluse dans une hutte de branchages jusqu'à sa mort, en 1719. Les onze volumes de ses entretiens avec Tashiro Tsuramoto seront recopiés et diffusés après sa mort, contre sa volonté.
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À lire au bord d'un lac :-)
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