"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Simon Bret, commissaire-priseur s’est perdu du coté d’Aix-en-Provence. Alors qu’il cherche une station service, ses pérégrinations le conduisent par hasard dans le Village Vacances de La Trâine-les-Pins.
Là, il découvre un curieux échafaudage métallique sur lequel les vacanciers ont coutume d’accrocher maillots mouillés et serviettes de plage. Mais l’œil averti du marchand d’art lui fait repérer un objet incroyable en ces lieux, cette structure monumentale en acier qu’il attribue immédiatement à Alexandre Calder. Et au centre du stabile, il repère même le monogramme CA que l’artiste avait l’habitude d’inscrire sur ses œuvres.
Dès lors, Simon Bret n’a de cesse de faire authentifier le stabile et son origine, tout comme sa propriété actuelle, afin de le réintégrer le plus rapidement et légalement possible dans le milieu très fermé de l’art. Il lui faut au minimum prouver que le stabile était là depuis au moins trente ans, ou en trouver l’origine.
Il engage alors la jeune et jolie Lucie de Clichy pour mener l’enquête. Elle part alors à la rencontre des lieux, des personnes, des témoignages de ceux qui ont connu ou côtoyé Calder afin de déterminer si oui ou non il aurait pu fabriquer ce stabile.
Cette enquête est prétexte pour l’autrice pour nous parler de l’artiste et de son œuvre, mais surtout de la folie du marché de l’art, et de la valeur si relative d’une œuvre d’art ou d’un magnifique et dérisoire tas de ferraille. Car avouons-le, s’il n’est pas reconnu comme étant une œuvre d’art, c’est bien à la casse que ce stabile devrait partir, alors que si il s’avère être une œuvre d’art, il va tutoyer les sommets de la gloire et son prix va s’envoler lors d’une prochaine vente aux enchères. Ah, la subtilité et la relativité des œuvres. Forcément on ne peut que penser aux œuvres de Bansky, ou aux NFC et à leur étrange volatilité.
De nombreux personnages viennent étoffer le roman, on s’y perd parfois, mais cela ne gêne pas pour l'apprécier. Il se lit aisément, nous entraîne dans une enquête agréable à suivre, avec des personnages décalés et attachants.
https://domiclire.wordpress.com/2023/02/07/la-valeur-des-reves-marie-lebey/
Partant d'un fait divers étonnant qui s'est déroulé en France dans les années 2010, le conte que nous livre Marie Lebey nous fait entrevoir le monde de l'art moderne, des œuvres monumentales du sculpteur américain de renommée mondiale Alexander Calder. Lorsque par le plus grand des hasards, on découvre dans un Club de vacances, que ce qui servait d'étendoir aux maillots de bain et serviettes de plage, est en fait une œuvre d'art signée Calder. Le commissaire-priseur Simon Bret ( serait-ce une contraction de Simon Templar et Brett Sinclair ? ) décide d'embaucher pour l'occasion la talentueuse Lucie de Clichy, afin que celle-ci retrace les origines de ce stabile ( en opposition au mobile) monumental de Calder afin d'en vérifier l'authenticité. S'en suivra une enquête un brin loufoque qui nous emportera dans différentes temporalités, des années 40 aux années 60 avec une parenthèse So British pendant la seconde guerre mondiale. On va en apprendre plus sur le parcours de cette œuvre oubliée qui porte le joli nom de Moustipic. Une galerie de personnages fantasques donne beaucoup de charme à ce roman léger et atypique qui se lit avec émerveillement. Comment imaginer que ce qui peut apparaître à des yeux non expérimentés comme un vulgaire morceau de ferraille rouillée, puisse en fait être une œuvre d'art majeure avec une valeur sonnante et trébuchante qui en ferait rêver plus d'un. Le moment de la vente aux enchères est savoureux. Ce roman contient de nombreuses références et citations qui viennent enrichir le récit. Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir en fin de livre, une page s'intitulant Moustipic family qui recense toutes les œuvres de Calder répertoriées en France.Et de m’apercevoir qu'il y en avait une dans ma belle ville de Perpignan. « Les ailes brisées » sur le parvis du collège de Saint-Exupéry, découvrir par la même occasion qu'elle était régulièrement vandalisée, taguée et dégradée de quoi méditer sur la valeur des rêves. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2023/02/01/39784329.html
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