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L'accès des femmes aux droits politiques, en 1945, n'a pas suffi à faire d'elles des citoyennes à part entière.
C'est que la maternité introduit une différence considérable entre la citoyenneté masculine et la citoyenneté féminine. Dans cette étude sociale, économique et surtout culturelle de la maternité depuis 1945, Yvonne Knibiehler réfléchit sur une triple révolution : Pourquoi ces femmes qui ont reçu l'intégralité des droits civiques ont-elles en même temps voulu le baby-boom? Pourquoi, après 1968, leurs filles ont-elles dénoncé la maternité comme un asservissement et le " patriarcat " comme une exploitation ? Pourquoi leurs petites-filles réclament-elles à présent " un enfant à tout prix " ? Ces mutations si profondes et si rapides ont-elles transformé les relations entre citoyenneté et maternité ? Dans quelle mesure? Désormais, toute mère noue, hors du foyer, des liens sociaux autonomes, non seulement pour gagner elle aussi le pain quotidien, mais plus encore pour collaborer avec les spécialistes, de plus en plus nombreux, qui aident l'enfant à grandir : médecins, enseignants, psychologues.
Ses partenaires ont changé. Sa responsabilité personnelle augmente, se diversifie, prend une dimension politique. Il y a là un moteur puissant de la citoyenneté féminine, à condition de ne pas enfermer les femmes dans une inacceptable spécificité, à condition d'inventer un nouveau féminisme, c'est-à-dire un nouvel humanisme.
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