"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Manhattan, Thanksgiving 1945. Artistes, écrivains, musiciens... tout Greenwich Village se presse à la fête organisée par Eric Smythe, dandy et dramaturge engagé. Ce soir-là, sa soeur Sara, fraîchement débarquée à New York, croise le regard de Jack Malone, journaliste de l'armée américaine. Amour d'une nuit, passion d'une vie, l'histoire de Sara et Jack va bouleverser plusieurs générations.
Un demi-siècle plus tard, à l'enterrement de sa mère, Kate Malone remarque une vieille dame qui ne la quitte pas des yeux. Coups de téléphone, lettres incessantes... Commence alors un harcèlement de tous les instants. Jusqu'au jour où Kate reçoit un album de photos... La jeune femme prend peur : qui est cette inconnue ? Que lui veut-elle ?
J'adore Douglas Kennedy ! Ce nouveau roman était magnifique, entre fatalité et résilience, dans le contexte historique du Mac Cartisme, l'auteur nous fait découvrir une période trouble de l'histoire américaine.
C’est pour moi le meilleur Douglas Kennedy. L’histoire nous empare et il est difficile de refermer le livre sans avoir envie de connaître la suite. Encore une fois, ce n’est pas tant le style qui est le plus intéressant mais plutôt la construction du scénario qui le rend captivant : entre désir de liberté, amours passionnés et contrariés, sur fond de « chasse aux communistes », époque sombre des États Unis, on ne s’ennuie pas, on devient le personnage et c’est déjà très bien.
New York, début des années 2000. Kate Malone, la quarantaine passée, mère du jeune Ethan (7 ans), divorcée de Matt depuis cinq ans, enterre sa mère en présence de Charlie (son frère ainé, absent depuis sept ans) et de sa tante Meg (74 ans) soeur de son défunt père qu’elle n’a pratiquement pas connu (elle avait dix-huit mois à la mort de ce dernier).
Au cimetière, Kate est intriguée par la présence très discrète d’une superbe vieille dame. Cette septuagénaire s’appelle Sara Smythe. Et à sa plus grande stupéfaction, celle-ci va lui révéler que son père fut le grand amour de sa vie !… Dans un manuscrit qu’elle lui remet, elle relate l’histoire de leur rencontre en 1945, de leur commune passion et de leur douloureuse rupture en 1952. Une double vie que Jack Malone, le père de Kate, partagea entre sa femme Dorothy et Sara Smythe.
Une belle intrigue, au cours de laquelle Douglas Kennedy nous remémore les conditions féminines des années d’après-guerre, la “chasse aux sorcières” menée par dans les années cinquante (il ne faisait pas bon être communiste aux États-Unis, à l’époque du maccarthysme !…), le rejet des homosexuels et des mères célibataires par la société bien pensante d’une Amérique puritaine.
Un récit fourni en rebondissements - probablement le meilleur roman de l’auteur ! Un coup de coeur (pour la seconde fois, puisque déjà lu à sa sortie, il n’y a pas loin de vingt ans …)
Lorsque j'ai entamé la lecture de « La poursuite du bonheur », je m'attendais à passer un bon moment, à retrouver avec un plaisir intact tous les éléments inhérents à l'univers de l'écrivain américain mais pas à une telle claque littéraire ! Je dois avouer qu'en ayant lu autant de romans de Kennedy, je ne pensais pas qu'il était encore capable de m'emporter dans une histoire avec autant de facilité et de maîtrise.
C'est bien simple, avec ce roman, Douglas Kennedy semble être en état de grâce, son style à la fois littéraire et accessible à son paroxysme. Pourtant, avec « La poursuite du bonheur », il avait pris un risque, celui de s'éloigner du thriller psychologique qui a fait son succès pour épouser un genre non moins exigeant : le drame psychologique. En résultent des intrigues plus longues, une introspection accrue des personnages et bien entendu un nombre de pages à lire plus important. Aucune raison de s'inquiéter de ce côté-là, Douglas Kennedy n'est pas du genre à faire traîner en longueur inutilement et utilise à bon escient chaque espace imparti pour renforcer la vraisemblance de son histoire et surtout donner du crédit à une époque, à un contexte historique - la chasse aux sorcières orchestrée par McCarthy - qui est ici tout sauf accessoire. Page après page, j'ai été bluffé par la description du New-York de l'époque, ses lieux culturels, ses restaurants, ses bars ressuscités pour l'occasion avec une précision impressionnante. Je serais curieux d'ailleurs de connaître les sources qu'il a utilisées pour crédibiliser son récit.
Au-delà de la chasse aux communistes, des méthodes employées par Hoover, au-delà des thèmes qui fomentent son univers, au-delà de cet énième éloge de la fuite - pour reprendre le titre du documentaire qui lui a été consacré - Douglas Kennedy signe un vrai roman féministe. Son héroïne, Sara Smythe, est un personnage incroyable, une force de la nature qui va connaître bien des déceptions, bien des échecs, mais qui va parvenir à se relever après chacune de ses chutes. Il lui faudra parfois prendre du recul pour se retrouver, panser ses plaies, mais jamais elle ne renoncera à l'idéal de vie qu'elle s'est choisie. Au risque de finir seule, elle va aller à l'encontre des bonnes moeurs, affronter le qu'en-dira-t-on, refuser de céder à la facilité, décliner cette promesse dé félicité, ce rêve américain de l'époque qui consiste à être une femme au foyer accompli.
Sara Smythe paiera cher le tribut de son émancipation mais sa vie, cette sorte de combat, lui permettra de s'élever à l'égal de l'homme, un sort que ses congénères auraient trouvé sans doute peu envieux mais qui n'en font pas moins d'elle une avant-gardiste, un modèle pour de nombreuses femmes. Bien entendu, « La poursuite du bonheur » est un roman écrit à notre époque, mais le combat ne continue-t-il pas en 2019 ? Peut-on réellement affirmer que l'égalité des sexes est une réalité intangible ?
Avec le recul, je me rends compte que l'on peut faire beaucoup de parallèles entre ce roman et « Cet instant-là », écrit quelques années plus tard. Le contexte historique, la passion amoureuse - touchante dans « La poursuite du bonheur », un peu fleur bleue dans « Cet instant-là -, la confession couchée sur papier qui sert de catalyseur. Ce sont deux romans bien distincts, toutefois, on pourrait presque voir une forme de dialogue entre les deux, un lien que ne manqueront pas de faire les lectrices de l'écrivain tant on retrouve, à mon sens, dans ce roman les éléments qui séduisent son lectorat féminin.
Que dire de plus, si ce n'est que « La poursuite du bonheur » fait clairement partie de mon Top 3 des romans de l'auteur aux côtés de « L'homme qui voulait vivre sa vie » et de « Quitter le monde ».
Dans ce roman, on suit le destin de Sara Smythe, qui tombe amoureuse de Jack Malone, alors en permission, au premier regard, et ce sera l’amour de sa vie. Mais, rien n’est simple, Jack a connu une autre femme, Kate qu’il va épouser parce qu’elle est enceinte, alors qu’il n’est pas amoureux d’elle.
Une autre personne compte énormément dans la vie de Sara, c’est son frère Éric, un artiste qui s’est laissé tenter par le Communisme qu’il percevait comme porteur de plus de justice sociale. Il a même adhéré au parti pendant quelques années, avant de prendre ses distances, car la « belle idée » avait du plomb dans l’aile !
On se promène dans l’Amérique de la deuxième guerre mondiale, qui va finir par séparer les deux amoureux, chacun faisant sa vie de son côté : mariage et deux enfants, pour Jack, mariage, divorce, fausses-couches pour Sara. Mais dans cette Amérique puritaine, attachée aux bonnes mœurs, chacun assume son choix.
On suit les héros également pendant la période tristement célèbre du Maccarthysme, où l’on fait la chasse sans pitié aux sympathisants communistes, utilisant la délation, et la chasse aux homosexuels avec le même zèle…
Jack et Sara s’étaient retrouvés, amour intact, mais il va commettre l’irréparable en dénonçant Éric aux autorités, pour sauver sa peau… mais ce dernier refusera de dénoncer à son tour des proches ayant flirté avec le parti.
J’ai aimé les thèmes étudiés dans le roman : la difficulté de vivre un amour hors du carcan du mariage, à l’époque, la bienséance de la société, et comment être heureux dans ce cas ? On ne peut que poursuivre le bonheur, chercher à l’atteindre, ou profiter de ce que l’on a, dans le présent.
Comment être heureux quand on est un artiste, marginal, mais fidèle à la parole donnée ou du moins à la ligne de conduite qu’on s’est fixé.
J’ai aimé la manière dont le récit nous est présenté par Douglas Kennedy : on commence par la fin, la rencontre au cimetière entre Sara et Kate, la fille de Jack, et l’album photo que Sara fait parvenir à celle-ci pour provoquer une rencontre, et lui proposer un manuscrit qui raconte l’histoire de Malone mais aussi celle de tous les protagonistes.
J’ai adoré ce roman, car ce sont des périodes de l’Histoire que j’aime particulièrement, les personnages sont attachants par leurs qualités et leurs faiblesses, et une fois commencé, on ne les lâche plus. C’est bien écrit, bien plus abouti que « L’homme qui voulait vivre sa vie ». Une très belle lecture.
Je regrette d’avoir attendu si longtemps pour me plonger dans les romans de Douglas Kennedy que j’avais classé dans les « écrivains populaires » style Musso ou Levy, entre autres, alors je vais tenter la trilogie. Jusqu’à maintenant, j’aimais bien l’entendre parler de ses livres car son français est excellent et il passe très bien dans les émissions littéraires…
Habituellement je ne suis pas une grande fan de cet écrivain. Je n'aime pas trop les récits comme des montagnes russes : quand tout va bien, tout va trop bien, c'est trop beau et ensuite c'est la descente, en s'enfonce dans la noirceur, tout va mal, très mal.
Ici ce n'est pas tout à fait le cas. J'ai été happée par cette histoire, par la plume de Douglas Kennedy. Un roman poignant, magnifique.
J'ai été émue par l'histoire de Sara, d'Éric et de Jack.
Il y a plusieurs sujets : la condition des femmes dans les années 40-50, l'homosexualité aux USA sur cette même période, la guerre froide et la persécution des "communistes".
Impossible de refermer le livre une fois qu'il a été commencé. Je me suis laissée envoûter par cette lecture riche, poignante et émouvante.
Histoire poignante. Une fois le nez dedans impossible de s arrêter de lire. Une fois de plus Douglas Kennedy m a surpris par ses talents d'écrivain.
Un livre qui se dévore, se lit, se relit. L'histoire d'une jeune femme qui fait la connaissance le jour de l'enterrement de son père d'une femme qui lui confie un manuscrit sur l'histoire de sa vie. Retour en arrière avec cette femme et son secret. L'histoire se déroule aux Etats Unis pendant la période terrible du maccarthysme. MAGNIFIQUE !! Douglas Kennedy n'a rien écrit d'aussi beau depuis....
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