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« J'ai acheté bien cher quelques-uns de mes rêves À des marchands aveugles sur mon chemin. Désormais, je n'aspire plus qu'à la trêve Et à croiser enfin le regard de mon destin. Les jouets propres à ceux de mon âge Échouent désormais à me contenter. Y a-t-il un horizon par-delà les mirages Que les conventions nous enjoignent d'admirer ? Il est des jours où le vide me tente, Rompre les rangs de la Grande Illusion. Mais je ne sais si glisser sur cette pente Signerait une défaite, ou bien une décision. » Les morsures de la lassitude, les vagues du désenchantement, une rupture avec son époque et les idéaux de celles-ci, les déceptions de l'existence s'expriment tout au long des poèmes composés par Sébastien Matar... mais aussi un ardent désir d'exister. Ambiance quasi crépusculaire donc pour ce recueil que l'on pourrait penser composé par une âme déjà éprouvée par le temps, mais qui s'avère finalement jeune et désabusée. Émane ainsi de cette oeuvre une esthétique romantique et tourmentée, qui n'est pas sans rappeler certains grands poètes français.
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