"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
moi aussi j'ai beaucoup aimé ce roman et ses personnages
Memphis, juillet 1878. En pleine rue, pris d'un mal fulgurant, un homme s'écroule et meurt. Il est la première victime d'une étrange maladie, qui va faire des milliers de morts en quelques jours.
Anne Cook tient la maison close la plus luxueuse de la ville et l'homme qui vient de mourir sortait de son établissement. Keathing dirige le journal local. Raciste, proche du Ku Klux Klan, il découvre la fièvre qui sème la terreur et le chaos dans Memphis. Raphael T. Brown est un ancien esclave, qui se bat depuis des années pour que ses habitants reconnaissent son statut d'homme libre. Quand les premiers pillards débarquent, c'est lui qui, le premier, va prendre les armes et défendre cette ville qui ne voulait pas de lui.
Trois personnages exceptionnels. Trois destins révélés par une même tragédie.
Dans ce roman inspiré d'une histoire vraie, Sébastien Spitzer, prix Stanislas pour Ces rêves qu'on piétine, sonde l'âme humaine aux prises avec des circonstances extraordinaires. Par delà le bien et le mal, il interroge les fondements de la morale et du racisme, dévoilant de surprenants héros autant que d'insoupçonnables lâches.
« La fièvre » de Sébastien Spitzer est, comme tous ses romans, tirée d’une histoire vraie : une épidémie de fièvre jaune dévasta la ville de Memphis, Tennessee, dans les années 1870 ; pour la petite anecdote, il y eut tellement de morts et de fuyards que Memphis perdit son statut de ville jusqu’en 1893.
Comme toujours Sébastien Spitzer réussit à faire d’un fait historique, un roman passionnant, qu’on ne peut plus lâcher, avec des personnages extraordinaires.
En 1878, à Memphis, une terrible épidémie fait rage semant la terreur et le chaos. Tous ceux qui le peuvent tentent de fuir et particulièrement les notables.
Restent pour s'occuper des malades, Anne Cook, tenancière d'une maison de passe qu'elle a transformé en hôpital ; John Keathing, directeur du journal local, proche du Ku klux klan et qui commence à ouvrir les yeux et Raphaël T Brown, ancien esclave libre qui prend en main la milice pour défendre la ville face aux pillards. Tous trois font le maximum pour organiser la vie dans leur ville dévastée.
Cette histoire tirée de faits réels montre combien l'être humain est avant tout individualiste et est prêt à beaucoup de choses pour survivre. Et quand certains se regroupent, ils ont le comportement de loups en meute. Heureusement, certains, pas toujours mis en avant par la société, sont prêts à se battre pour démontrer que l'homme peut aussi avoir de l'humanité et du coeur envers ses semblables.
C'est cet aspect que j'ai apprécié dans cette histoire mais aussi comment il suffit d'une catastrophe pour que certains se mettent à réfléchir sur leurs croyances, leurs convictions, leur "bien pensance" et qu'il faut aller au-delà des apparences.
L'épilogue est aussi intéressant car il nous renvoie à ce que l'on vit aujourd'hui et au regard porté sur ceux qui ne suivent pas le mouvement.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/03/la-fievre-sebastien-spitzer.html
L’intrigue débute à Memphis, le 4 juillet 1878 : une bonne douzaine d’années après la guerre de sécession (cette sanglante bataille qui a opposé le Nord et le Sud et libéré les esclaves noirs – mais par ce fait exacerbé le racisme de certains – en développant les terribles exactions du Ku Klux Klan …)
Anne Cox dirige une maison close cossue (où va venir passer la nuit le premier cas de « Fièvre » détecté : Billy Evans …)
Emmy, treize ans, espère avec impatience le retour de son père (qu’elle ne connait pas.) Elle l’attend près de l’embarcadère, persuadée qu’il va descendre du Natchez, en provenance de la Nouvelle Orléans. Malheureusement, personne ne sera autorisé à descendre du bateau : on signale « deux cas » à bord …
John Keathing, est le directeur du journal local. Ses sympathies vont clairement vers les sudistes « purs et durs » et il éprouve une certaine complaisance à l’égard du méprisable Ku KIux Klan …
T. Brown est un colosse noir, ancien esclave affranchi, et barbier de son état. Il est « l’ennemi intime » de Keathing …
Anne Cox, John Keathing et T. Brown (que rien n’aurait pu rapprocher quelques jours plus tôt) vont devoir s’unir pour lutter contre des bandits sans scrupules qui cherchent à tirer profit de la situation, mais également contre la dangereuse épidémie …
Un récit prenant (qui n’est pas sans rappeler la formidable « Peste » d’Albert Camus …) que l’auteur a rédigé sous la pandémie de Covid et qui est basé sur des faits réels (l’épidémie de fièvre jaune, survenue à Memphis à la fin du XIXème siècle et responsable de quelques 5000 morts)
Comme à son habitude, Sébastien Spitzer démontre ses qualités d’écrivain et son talent de conteur-né ! Et ce, bien sûr, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs !
En pleine pandémie, Sébastien Spitzer m’a plongé dans une épidémie de fièvre jaune, à Memphis, dans le sud des États-Unis, en juillet 1878.
Cet écrivain que j’ai déjà beaucoup apprécié avec Ces rêves qu’on piétine puis Le cœur battant du monde, confirme son grand talent avec La fièvre.
Sans ménagement, il débute avec une scène horrible d’une action du Ku-Klux-Klan durant laquelle un nom est prononcé : Keathing.
Ce Keathing est le propriétaire et rédacteur en chef du Memphis Daily, le quotidien local. Je vais le retrouver tout au long du roman dont le personnage principal est une ado de treize ans : Emmy. Malgré ses crises d’épilepsie, elle ne rêve que d’une chose : retrouver son père, Billy Evans, qui a promis de revenir pour son anniversaire : elle va avoir treize ans.
Hélas, cet homme est un escroc, un caméléon habile mais beau. Il sort de prison et Emmy, folle d’espoir, va l’attendre sur le débarcadère car un bateau arrive, le Natchez. Par malheur, la fièvre s’est déclarée à bord et va contaminer toute la ville. Les événements vont s’enchaîner et seront vite dramatiques.
Le troisième personnage important se nomme Anne Cook. Elle est la patronne du bordel, Mansion House, et son surnom, Poppy, signifie coquelicot, sa fleur préférée. Les Noirs ayant été affranchis depuis peu, le racisme fait fureur, encore et toujours. Emmy est traitée de négresse alors qu’elle est métisse. Les policiers, tous Irlandais, sont d’une brutalité incroyable avec les Noirs qui sont employés dans les champs de coton, comme avant.
Les événements se précipitent, la fièvre s’étend, l’affolement aussi. Deux médecins sont sollicités : un charlatan (Fitzgerald) et un compétent mais très âgé, le Docteur Mitchell. Tous les habitants qui le peuvent tentent de fuir la ville à bord d’un train à bestiaux mais sont accueillis à coups de fusil dans la ville voisine.
Ainsi, en contant l’évolution galopante d’une terrible épidémie dont personne ne connaît la cause, Sébastien Spitzer met en lumière les pires travers des humains comme leurs bons côtés : solidarité et dévouement contre cupidité et égoïsme. Pour être au plus juste dans son récit, il s’est abondamment documenté et a même vécu de longs mois à Memphis !
Tout cela donne un roman passionnant, émouvant, éloquent, roman auquel il ajoute une information à mettre en exergue : la découverte du médecin cubain, Juan Carlos Finlay (1833 – 1915), dont la société bien pensante s’est abondamment moquée. C’est lui qui a trouvé le responsable de cette épidémie de fièvre jaune : le moustique ! Pourtant, bien que son nom ait été proposé sept fois pour le Nobel de médecine, jamais il ne l’a obtenu.
Au cours de ma lecture, j’ai tremblé pour Emmy, été ému par le sort des habitants de Memphis. J’ai admiré le courage extraordinaire de T. Brown, ce géant noir créant une milice pour tenter de rétablir l’ordre dans la ville et la préserver des pillards. J’ai apprécié aussi l’évolution de Keathing tout en espérant qu’Anne Cook… mais je vais trop en dire et ce serait dommage de divulgâcher un roman qui fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs de 2 Rives 2021, pour l’instant, mon favori.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un vrai coup de cœur pour La fièvre, troisième roman de Sébastien Spitzer, après Le cœur battant du monde et Ces rêves qu’on piétine que j’avais beaucoup appréciés.
Le roman démarre avec une scène terrible où un homme est maintenu face contre terre, pour être ligoté puis pendu. Il s’agit d’un noir et ses tortionnaires font partie du Ku Klux Klan.
Rapidement, nous allons faire connaissance avec les principaux personnages du roman. Nous sommes à Memphis, début juillet 1878, et une partie de la ville s’apprête à célébrer le jour de l’Indépendance.
Emmy dont la mère est noire et aveugle est impatiente et fébrile car ce 4 juillet est aussi celui de son anniversaire, elle a treize ans. Son père Billy Evans qu’elle n’a jamais vu, va arriver par le vapeur, elle en est sûre, il le lui a promis dans la seule lettre qu’il lui a adressée en treize ans.
Quand le bateau va arriver, immense déception car les passagers commençant juste à descendre vont bientôt devoir remonter, poussés par les policiers, car un des passagers est décédé de la fièvre et le navire doit être placé en quarantaine.
Anne Cook, elle, tient la maison close, Mansion House, la plus luxueuse de la ville et a prévu un bal costumé pour ce soir.
Keathing, proche du Ku Klux Klan, patron du Memphis Daily surveille la sortie des cinq mille exemplaires du journal.
Quant à T. Brown, ce géant noir, ancien esclave, il est le chef d’orchestre de la fanfare qui s’apprête à défiler. Lui et Keathing sont bien sûr ennemis intimes.
Mais voilà qu’un repris de justice, Billy Evans, justement, vient s’écrouler en plein jour au milieu de la rue, en sortant du bordel. Ce sera le début d’une terrible épidémie, une fièvre mystérieuse que personne ne savait encore soigner, ne sachant pas non plus comment elle était transmise. Beaucoup d’habitants vont rapidement fuir la ville tandis que l’on assiste à une hécatombe et que les pillards débarquent. C’est dans ces circonstances que nos personnages vont révéler leur véritable personnalité et se comporter soit en héros, soit en lâches.
Face à cette terrible réalité, à cet événement hors du commun que représente cette épidémie meurtrière, certains vont faire preuve d’un immense courage, de solidarité et se mettre entièrement au service des malades se comportant en véritables héros, alors que d’autres, terrassés par la peur réagiront comme des lâches.
On est presque incrédule en voyant à quel point, dans ces moments critiques, leurs regards sur le monde a changé du tout au tout et souvent pour le meilleur. Comment ne pas être ébloui par l’exemplarité de certains comportements ? Et comment ne pas faire le parallèle avec la pandémie actuelle ?
Ce roman passionnant, est inspiré d’un fait historique, la fièvre jaune qui sévit en 1878, à Memphis et dévasta cette ville en quelques mois, faisant plus de cinq mille morts.
N’oublions pas que l’abolition de l’esclavage ne date que de 1865 et dans cette ville du sud des États-Unis, le racisme est encore très virulent en 1878 et Sébastien Spitzer fait remarquablement revivre cette époque. Si les noirs sont théoriquement libres, ils sont encore très loin de vivre à égalité avec les blancs, ils en restent les serviteurs.
La fièvre, ce roman dans lequel un événement de l’Histoire est rattrapé par la réalité est une magnifique leçon de courage, d’amour et de solidarité.
C’est un bouquin qui m’a véritablement emportée et bouleversée. Les personnages resteront pour moi inoubliables. Certains ont réellement existé, l’auteur dédie d’ailleurs son roman entre autres « à la mémoire de Raphaël T. Brown qui a sauvé sa ville ».
moi aussi j'ai beaucoup aimé ce roman et ses personnages
Un écrivain que je suis et que j'ai découvert grâce à 68premiéresfois et à la lecture de ce troisième roman, je n'ai pas été déçue.
Publié, à propos, ce livre, "la fièvre" est un écho saisissant face à notre pandémie actuelle et à ce que nous vivons actuellement.
L'auteur l'a préparé et écrit avant l'arrivée de ce satané virus sur notre planète. Son texte est très romanesque, bien qu'il parte de faits réels (découvert grâce à une chanson d'Elvis Presley, natif de Memphis). Il nous raconte l'arrivée de la fièvre jaune à Memphis en 1878, à travers l'itinéraire de plusieurs personnages.
Memphis en 1878, quelques années après la guerre de Sécession (1861-1865), une ville qui se reconstruit, se structure et qui vit encore avec le souvenir douloureux du passé. L'esclavage a été aboli, le nord et le Sud s'est unifié. Les noirs affranchis essaient de se trouver une place dans la société, les blancs ont l'impression d'avoir perdu leur suprématie et c'est le début du mouvement terrible du KKK.
Plusieurs personnages jalonnent ce texte.
Il y a Keathing, rédacteur en chef du journal de la Vile, très proche du KKK et qui haï le nouveau maire, qui vient du Nord (!!).
Emmy, une jeune métisse de 13 ans, qui vit avec sa mère qui est toujours servante d'une riche famille blanche qui vit dans la belle maison au bout de l'allée et qui attend le retour de son père blanc, Billy, un petit escroc, qui a dû fuir la ville mais qui a promis de revenir. Il va rentrer mais être l'une des premières victimes de cette épidémie.
Il y a Anne Cook, la tenancière du bordel de la ville, qui connaît bien les hommes et leurs qualités et défauts, qui va transformer son bordel en hôpital.
T Brown, ancien esclave et devenu barbier. Il va reprendre son uniforme de la guerre et devenir le chef de la milice lors de l'épidémie et va protéger la ville des émeutes..
Il y a aussi deux médecins, un apprenti du journal, une prostituée qui est restée, les bonnes soeurs qui s'occupent de l'orphelinat.
La fièvre va arriver en ville, et l'épidémie va se propager : que faire, fuir, fermer la ville, décréter ce que l'on appelle des gestes barrières (un incessant son de cloche du fossoyeur rythme les journées).
Mais chaque personnage va affronter ce fléau à sa manière, le journaliste va se transformer face à la maladie, à l'amour, la tenancière va transformer son bordel en hôpital...
Un sacré roman, qui se lit d'une traite et qui foisonne de personnages (touchants, agaçants, polyvalents) et des scènes qui restent en mémoire (cette fuite vers la gare pour quitter la ville, ce face à face entre habitants de la ville et ses émeutiers qui se sont réfugiés dans la forêt, ce son de cloche du fossoyeur..).
Malgré ce sujet terrible, un plaisir de lecture et un sacré écho avec ce que nous vivons actuellement.
En 1878, dans un Sud américain qui n’a pas encore digéré la victoire des Yankees et l’abolition de l’esclavage, plusieurs cas de fièvre jaune sont confirmés à Memphis. Prise de panique, la population tente massivement de fuir, prenant littéralement d’assaut le dernier train en partance. Les habitants restés dans la ville désertée, désormais coupée du monde et livrée à la violence et au pillage, tâchent, avec les moyens du bord, de faire face à l’hécatombe. Tandis qu’une milice composée d’hommes noirs prend la défense des lieux, et que la maquerelle Annie Cook transforme sa maison close en hôpital, l’ardent suprémaciste blanc Keathing, patron du journal local, est amené à réviser ses convictions racistes et moralistes.
Ecrit par coïncidence juste avant la pandémie du Coronavirus qui lui donne une résonance toute particulière, ce roman s’inspire des épidémies de fièvre jaune qui, par trois fois, ont frappé la ville de Memphis dans les années 1870, alors qu’on ignorait la responsabilité du moustique dans la propagation de cette maladie mortelle. Rythmé par des phrases courtes et crépitantes, le récit est haletant. Il entraîne sans répit le lecteur dans l’impitoyable succession d'évènements à laquelle doivent faire face les personnages.
Pour ces derniers, cette terrible crise devient l’occasion de profondes transformations, Blancs et Noirs se retrouvant pour une fois à égalité face à l’adversité. Soudain, la valeur d’hommes noirs s’affiche en pleine lumière au travers de leur courage et de leur détermination, tout comme la vaillance et les qualités humaines de femmes dites de mauvaise vie – ces autres esclaves, cette fois du commerce des corps -, quand quantité de gens bien pensants, à commencer par la rigide mère supérieure du couvent de la ville, s’illustrent par leur lâche irresponsabilité.
Preuve que, souvent, seules les crises savent enfanter le changement, cette histoire qui renverse les rôles établis est une jolie démonstration de l’inanité des préjugés et de la gravité des intolérances, souvent cachées derrière des principes de morale autorisant la bonne conscience. Coup de coeur.
Une histoire vraie qui nous plonge dans les Etats-Unis, post-guerre de Sécession, en 1878 à Memphis sur fond d'esclavage et de Ku Klux Klan. La grande histoire c'est celle d'une épidémie de fièvre jaune qui s'abat sur la ville provoquant la mort de plus de 5000 personnes. La petite histoire c'est celle de trois personnages confrontés à la tragédie en cours et à l'envie de survivre face à l'épidémie et aux pillages.
Sébastien Spitzer parvient à parfaitement nous plonger dans cette ambiance de panique généralisée à travers les premiers cas mortels et les réflexes humains : fuite, peur, volonté de survivre, perte de son côté humain, solidarité.
On s'attache également aux trois personnages : Anne Cook, la tenancière d'un bordel, Keathing, le responsable du journal local et Emmy, la petite fille qui attend inlassablement le retour de son père.
La plume de l'auteur est fluide proposant des chapitres assez courts, allant d'un personnage à un autre.
J'ai également beaucoup aimé les explications médicales en fin de livre qui nous rappelle que cette histoire a réellement existé et qui nous montre que les épidémies sont souvent dévastatrices.
Une lecture à découvrir !
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Merci Ghislaine pour cette chronique attractive . Je vais noter ce roman dans ma PAL. Belles lectures. Prenez soin de vous