"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Korzen" qui signifie "racine" dans différentes langues slaves, est la capitale d'un pays européen imaginaire. Paul, un peu déprimé, a quitté Paris pour tenter sa chance dans cette ville où il y fait bon vivre, selon les préceptes de l'Etat-providence. Mais l'air de la capitale, petit à petit, se fait moins clément... Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de Korzen ?
Pendant ma lecture, je me suis demandée si la ville de Korzen existait vraiment ou si elle était une allégorie. L’éditeur nous dit en fait que Korzen est la capitale imaginaire d’un pays européen également imaginaire mais plutôt scandinave. « korzeń » signifie « racine » en polonais et Korzen est assurément un roman du déracinement : 68-premieres-foisPaul le Français exilé à la recherche d’une vie plus excitante qu’à Paris, Piotr dont les parents ont quitté la Pologne et Yoon-ji la Coréenne adoptée bébé par un couple de Korzéniens. Korzen, c’est aussi un peu de musique électro et de la clarinette, de l’alcool et un peu de drogue (eh oui, lors des soirées), du théâtre, des gitans, des fraises, des routiers, des couples…
Bref des rencontres et, finalement, des choses qui se font et des choses qui se défont, avec plus ou moins de bonheur et de tolérance mais avec un style fluide et parfois intriguant. RentreeLitteraire2015Pas un chef-d’œuvre (quoique !) mais une lecture agréable et qui fait réfléchir à l’exil, à ce qui pousse à vivre ailleurs ou à retrouver ses origines, ses racines.
https://pativore.wordpress.com/2015/08/24/korzen-de-baptiste-boryczka/
Il y a quelque chose dans ce premier roman. Un style, un univers, une petite musique qui contribuent à le distinguer dans la masse. Dommage que la fin, trop abrupte à mon goût ne gâche un peu le plaisir. Ceci dit, Korzen se lit vite, avec intérêt et donne envie de suivre l'évolution de son auteur. Une découverte, grâce aux "68 premières fois" !
Korzen est un pays imaginaire que l'on n'a aucun mal à situer au nord de l'Europe, du côté de la Scandinavie et des Pays Baltes. Un pays dont on a tellement vanté la qualité de vie à Paul qu'il a quitté sans regret les hauteurs de Belleville et des petits boulots sans grand intérêt pour y tenter sa chance. Aidé par un ami, le jeune homme décroche rapidement un job et une petite amie, bref, tout semble sur les rails pour en faire un parfait Korzenais. Paul n'est pas le seul à tenter de se faire une place au sein de ce pays de cocagne. Yoon-Ji, une jeune femme d'origine coréenne, adoptée à l'âge d'un an par une famille Korzenaise semble toujours osciller entre ses deux cultures sans réellement trouver sa place. Musicienne, elle enseigne notamment au jeune Piotr, un virtuose de la clarinette originaire de Pologne qui, du haut de ses onze ans mesure son attachement à ses origines autant que son envie de réussir dans son nouveau pays. Les destins de Paul, Yoon-Ji et Piotr vont se croiser dans le long hiver korzenais alors que chacun y cherche sa route.
Ce court roman se lit comme une fable. Tout irait pour le mieux dans la vie de Paul s'il n'y avait cette odeur pestilentielle qui s'échappe d'un trou sur l'un des murs de sa chambre, d'où s'écoule également un liquide rouge et visqueux. Serait-ce en rapport avec la disparition du précédent locataire ? Quelle peut-être sa signification ? En tout cas, le phénomène est suffisamment troublant pour faire douter Paul qui reporte sans arrêt le moment de s'installer chez la jolie Kitta et va même jusqu'à disparaître quelques jours...
L'auteur trouve ici une jolie façon de parler de déracinés et de difficultés d'intégration. Et je l'ai suivi avec intérêt pendant 98% du temps. Jusqu'au dernier chapitre qui m'a semblé donner une explication trop brutale et trop rapide, voire trop concrète par rapport à l'ambiance qui régnait jusque-là, savamment orchestrée. Dommage, vraiment dommage. Mais nous avons là un jeune auteur qui gagne à être découvert.
"68 premières fois", l'exploration des premiers romans de la rentrée d'automne. Egalement sur motspourmots.fr
Korzen est la capitale d'un pays imaginaire situé en Europe. Cette ville est florissante. Il fait bon y vivre. C'est un creuset où se mêlent les populations venues de pays variés. C'est là que vivent les trois personnages principaux.
Paul a quitté Paris où il n'avait plus de perspectives pour s'installer à Korzen sur les conseils d'un ami. Avec son aide il y a trouvé du travail et un appartement. Paul vit seul dans ce logement modeste. Une seule chose le dérange : l'odeur qui semble sourdre mystérieusement des murs de sa chambre. Paul se sent bien à Korzen même s'il a trop de mal avec la langue du pays pour se sentir complètement intégré. Lors d'une fête entre amis, il rencontre Kitta, une jeune femme du cru. Très vite une idylle se noue entre eux.
Piotr est un jeune garçon de onze ans. Ses parents ont quitté la Pologne pour trouver du travail. Son père est empolyé à la restauration des bâtiments de la ville. Piotr est un garçon intelligent qui se pose beaucoup de questions. Cela fait trois ans qu'il habite à Korzen et parle parfaitement la langue, sans accent. Quand il n'est pas avec ses parents rien ne laisse penser qu'il est étranger. Piotr étudie la clarinette à l'école de musique de la ville.
Yoon-Ji a été adoptée à sa naissance par un couple de Korzenois. Elle est d'origine coréenne. Elle a toujours vécu dans ce pays, y est presque née mais ses traits asiatiques l'empêchent d'être considérée comme une native. Yoon-Ji joue de la clarinette dans l'Orchestre National de Korzen et enseigne la pratique de son instrument à l'école de musique de la ville.
Au fur et à mesure que le roman avance, les choses prennent une mauvaise tournure pour nos trois déracinés. L'ambiance se fait plus lourde. Mais quelle est cette odeur qui suinte des murs de l'appartement de Paul et quel est ce liquide rouge qui s'écoule du trou dans son mur ? La légendaire tolérance de Korzen serait-elle en train de se détériorer ?
Korzen est un roman choral à trois voix dans lequel les destins des personnages vont s'entrecroiser. Ils vont tous trois rencontrer des difficultés car ils sont ou ont l'air d'étrangers. Korzen est une fable très agréable à lire sur le déracinement et la montée de la haine de l'autre. Un bon premier roman même si je l'ai trouvé un peu simpliste pour être pleinement convaincu.
Beaucoup aimé donc, ce premier roman, comme une fable fantastique, inquiétante et familière. Comment réagir à la nouveauté, à l'étrangeté, à l'inconnu, voire à l'impensable ? Quel rôle jouent nos racines, notre histoire dans ce "positionnement" ? Les personnages tentent différentes voies, tâtonnent, hésitent, décident ou se laissent entraîner... Et nous renvoient la question, sans jugement...
Un roman qui réactive la réflexion sur notre rapport à l'action... Fort !
Très bel ouvrage de ce nouvel écrivain, qui nous plonge à travers ce roman dans un univers mystérieux au cœur d’une ville imaginaire, ”Korzen”, vu et vécu par des personnages de différentes origines, toutes à la recherche de nouvelles racines ! J’ai particulièrement apprécie le style littéraire utilise par Baptiste Boryczka, balançant un climat général de malaise social/recherche d’identité avec une intrigue à laquelle est confronté Paul, un français récemment exile a Korzen. Le livre nous confronte aussi a de nombreux faits de société actuels, et nous laisse réfléchir sur notre propre identité, ainsi que l’importance de nos racines sociales... Je recommande pleinement ce livre !
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