"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est depuis le début, le tout début, que Claudel est en débat, qu'avec lui on se bat, que contre lui on se débat. Claudel est né d'un coup de grâce, que Dieu seul porte. Il a un cuir de buffle, du sang à revendre, des cornes mosaïques. L'anneau d'or des fiançailles mystiques lui pend aux naseaux. C'est un mammifère du type biblivore qui tond lentement l'herbe vive des collines éternelles. J'aime Claudel comme Claudel aimait la Bible. Voracement, méticuleusement. Je suis après lui comme le ventre après le pain, la vache après son pré. Il ne me gave pas, mais me repaît d'appétit. Avec lui, je m'offre cash de grandes overdoses de certitudes jubilantes. Cet essai part d'un constat d'évidence : Claudel est l'homme majuscule, un colossal sac de sable où tout un chacun vient s'assouvir les poings. Nous reprendrons donc, pour leur faire un sort, tous les reproches sempiternellement faits au châtelain de Brangues : sa bourgeoisie (en fait sa ruse suprême), la Bible (son pain quotidien et ses Indes poétiques), la politique (« Vichy, c'est la revanche des ratés »), sa soeur (docteur Paul et Mister Camille). L'épais bonhomme Claudel, poète planétaire et dramaturge inexpugnable, aura donc été, face au monde, un scandale jovial et têtu, un provocateur glorieux. Il nous aura, insurrectionnel et conservateur, apporté le terrorisme et la joie. Merci Claudel !
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