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Andromaque, acte IV, scène 5. Pyrrhus annonce sa trahison à Hermione dans une scène de rupture ordinaire. Il se montre lâche et Hermione, amère. Titus et Bérénice se séparent dans l'assomption de l'éternité de leur étreinte, mais Pyrrhus et Hermione s'adressent leurs derniers mots dans les sifflements du désir opiniâtre et sourd.
Les sentiments vulgaires de la haine jalouse et de la mauvaise conscience sont portés par une langue rayonnante qui opère comme une radiographie. Les coeurs rusés sont rendus translucides et sans profondeur. Bien avant Freud, les personnages sont trahis par leur propre parole. Dans ce théâtre de clarté qui fait dire la vérité au mensonge, les désirs mis à nu sont ceux de l'homme moderne : effroyablement solitaires, violents, inaudibles, inconciliables et sans secours.
Dans une langue dense et poétique, suivant le texte de Racine de très près, Emmanuelle Rousset montre que le couple qui se déchire est une figure de la fatalité moderne. En exigeant ce qu'il ne peut donner, chacun devient le loup de l'autre. La scène de ménage reflète l'incapacité de l'homme sans Dieu à honorer l'infinité de son désir.
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