"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gabriel, cadre moyen à un an de la retraite, quitte sa maison un dimanche pour une promenade durant laquelle il prend conscience de sa vie et de son désir de larguer les amarres. Doté d'une voix sublime, il s'engage dans une boîte de nuit transformiste où il chante l'Ave Maria de Schubert. Sa famille le retrouve et l'envoie dans une clinique psychiatrique, où il perd la notion de la réalité...
Pardonnable, impardonnable de Valérie Tong Cuong, qui n’en a pas entendu parler dans le milieu des blogueurs ? Personne, j’ai vu défiler des dizaines de chroniques ! Mais ce que je trouvais impardonnable, c’est de n’avoir jamais rencontré la plume de Valérie ! J’y remédie à ma façon, son dernier, est bien au chaud sur le dessus de ma PAL, mais j’ai décidé de commencer par l’un de ses tous premiers romans, Gabriel, avant d’attaquer le dernier. Et quelles ne furent ma surprise et ma honte de ne pas m’y être attelée avant…
Gabriel, stentor mélomane, est à un an de la retraite, marié depuis 34 ans à Anne, père de deux enfants, Elba et Sylvain. Un homme heureux, comblé… mais c’était sans compter sur un son qui a masqué soudainement le joyeux bourdonnement des petits bruits de ce dimanche d’été ensoleillé. Le bruit d’une tondeuse, qui s’arrête et ce fut comme un trou dans une partition ! Tout s’arrête ! Gabriel réalise que sa vie ne le satisfait plus. Les rêves et les espoirs, ne se réalisent pas seuls, si on ne tente rien, on risque de passer à côté de sa vie. Tout est standardisé, même notre vie. Cette normalité imposée ne lui est plus supportable. Lui, ce qu’il veut avant tout, c’est chanter son Ave Maria... Alors, il part. Il s’échappe. Prend le premier train et finit dans la ville voisine, errant dans les rues, croise Serge, un handicapé avec qui il sympathise. Gabriel le passionné est enfin heureux, il fait ce qu’il aime, il chante, arrache des larmes aux spectateurs tant son émotion est franche et communicative. Gabriel est chanteur travesti dans un cabaret !
Mais un soir, un ancien collègue de travail le dénonce à sa famille… et là, il faut serrer les mâchoires, la plume incisive de Valérie Tong Cuong nous mène droit vers la descente aux enfers de Gabriel. Une construction de thriller psychologique, des mots justes, juste quelques mots, et on sombre avec Gabriel dans l’asile où il a été envoyé, ses monologues, ses échanges avec son camarade de chambre surnommé « le revenant ». Et on n’en revient pas, ni de cette magnifique plume, ni de ce qu’il va advenir de cette quête de soi travestie en fuite.
Je n’en dis pas plus à part, si vous avez déjà lu VTC, pensez à lire Gabriel, et si vous ne la connaissez toujours pas, je vous aurai prévenus :)
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