"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette quarante et unième session des Rencontres Internationales de Genève a tenté de mettre en parallèle les visions d'avenir, ou les déficits d'avenir qui habitent les hommes dans cette première décennie du XXIè siècle.
Après les totalitarismes ardents qui ont brûlé le XXè siècle, s'instaure le sentiment que le politique n'est plus notre avenir, que l'autorité est aujourd'hui de type horizontal, extrêmement difficile à décrypter: après une certaine universitalité des Lumières et le confinement du religieux à la sphère privée, celui-ci fait un retour politique, et sous des formes différentes des églises traditionnelles; après un progrès technique et matériel qui ne semblait pas soulever d'objections de principe, la précarité, plus ou moins relative, est le lot nouveau des enfants de l'Occident qui ne connaîtront pas l'extraordinaire hausse du niveau de vie de leurs parents; après des formes de débat qui correspondaient encore à des confrontations idéologiques, le citoyen d'Internet est formaté à son insu, et la planète, quoique globalisée, est parcourue par le choc de certitudes opposées, qui ne dialoguent plus. Le religieux sous des formes mutantes reste présent, bien qu'il s'efface lentement de l'Occident, et surtout de l'Europe.
Il s'agit donc de confronter l'horizon du citoyen de la vieille Europe à celui de l'Africain, ou du Chinois. Interroger l'horizon de l'Europe unifiée, mais prise d'un doute dépressif sur son avenir, ressaisie par le nationalisme. Comprendre ce qui reste de l'universalisme qui était l'horizon d'attente, jusqu'à récemment, des Européens, des Américains, et de leurs émules dans les autres mondes. L' "horizon d'attente" n'est pas du tout le même ici ou là. L'horizon mental, religieux, idéologique, économique aussi, bien sûr. D'immenses transferts de richesse ont commencé dans le monde, et s'accompagnent d'une faim de modernité dans les pays émergents. Ailleurs a commencé une dévalorisation du moderne, nourrie surtout par des peurs écologiques pour la planète et pour le vivant.
On perçoit une sorte d'engluement du monde occidental médiatisé dans un "mauvais présent" d'inquiétude. On reparle de "nouvelle barbarie", la commercialisation massive de la culture effaçant les différences là où elles semblaient le plus indélébiles. Et l'Afrique fait le procès de l'Occident comme dans le film fable d'Abderrahmane Sissako.
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