Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Paris, une terrasse de café ensoleillée. C'est l'heure du déjeuner, les gens font la queue. Les salades sont immangeables, une tasse de the´ coûte huit euros, le personnel est abject. Mais les gens font la queue.
Une jeune provinciale est attablée, seule. À ses côtés, une Parisienne attend son amoureux qui tarde à la rejoindre.
Deux femmes qui n'ont a priori rien en commun. Si ce n'est que l'une et l'autre se regardent, se jaugent, se moquent.
Peut-on parler fort, ne jamais sourire, et porter un panier en osier avec autant d'assurance et d'aplomb ? se demande la première.
Peut-on boire un verre de vin en trinquant... avec soi-même, et sembler heureuse malgré tout ? se demande la seconde.
Mais sont-elles si différentes ? Et qui sont-elles pour se juger si durement ?
Charlotte Gabris s'amuse ici de la rivalité féminine avec malice.
Et si nous essayions, nous aussi, de déjeuner en paix ?
Je ne sais plus ce qui m’a poussée à lire ce roman. L’auteure ? Le quatrième de couverture ? Peut-être. Une envie de fraîcheur et d’humour ? Certainement.
Il s’agit d’amusants monologues de deux jeunes femmes très différentes qui se retrouvent seules à la terrasse d’un café et qui s’observent.
Très drôle parce que je me suis retrouvée, par moment, un peu dans chacune d’elles. Pour ne rien gâcher, le final est réussi.
chronique issue de :
https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/08/13/dejeuner-en-paix-charlotte-gabris/
Déjeuner en paix : pour vous, qu’est-ce que ça signifie ? Imaginez-vous en terrasse, seul, à l’heure du déjeuner. On est à Paris, ça grouille de vie autour de vous : cliquetis des plats, brouhaha des conversations, commandes, flirt anodin des serveurs (convention parisienne qui n’enchante ni le serveur ni le consommateur mais tacitement imposé pour obtenir une commande).
Que faites-vous ?
Vous sentez-vous bien, avec vous-même ? Profitez-vous du moment seul sans être envahi par les autres ? Ou observez-vous ? La foule ? Les plats ? Les autres qui déjeunent, l’autre qui vous fait perdre confiance ?
C’est ce que font Stéphanie et Sophie, attablées seules en terrasse d’un café parisien. La première c’est la Parisienne. Elle me reprendrait certainement pour corriger qu’elle n’est pas seule car elle attend son amoureux. Désinvolte, un brin odieuse, elle possède tous les codes, et rayonne d’une classe dont elle n’a aucune conscience. C’est du moins ce que pense la deuxième, la Provinciale, stagiaire à la capitale, elle, a dû se battre pour obtenir sa place en terrasse. C’est « la fille aux escargots », baptisée Solenne par sa voisine, qui rêverait d’être une Sophia et admire avec aigreur la perfection et l’assurance de l’autre.
Si vous m’aviez dit qu’un décor de terrasse avec pour point de départ des escargots et un verre de rouge suffiraient à me transporter !
J’ai ri aux éclats. Les deux femmes se jaugent et se jugent et les monologues intérieurs sont jubilatoires. Bien que parisienne, je me suis reconnue dans les deux femmes, j’y ai vu ce que j’aime, ce que je déteste, chez moi ou chez les autres, ce qui me fascine ou ce que j’aimerais être.
Tour à tour envieuses ou prétentieuses, leurs pensées grossières et sans vergogne sont un rempart qui les protège.
De quoi me direz-vous ? De la peur d’être elles-mêmes. C’est un bouclier qui révèle leur manque d’estime et d’assurance.
Car si ce livre est une bouffée de rire, il amène aussi à réfléchir.
Le duel est cruel et sans trêve.
Au départ, j’ai été surprise par cette rivalité. Moi aussi je reluque mais sans haïr le monde, au contraire, j’adore l’observer.
Bien-sûr, je suis humaine, je doute. Certains jours je me sens belle, d’autre moche, parfois intelligente ou bête, audacieuse ou friable. Mais je ne jalouse pas mon(ma) voisin(e) de table car je crois dur comme fer en l’adage « l’herbe semble toujours plus verte chez le voisin ».
Se comparer aux autres, est le meilleur moyen d’être malheureux. Il faut d’abord s’estimer et s’aimer pour accepter la concurrence. Ne dit-on pas que comparer c’est déjà ne plus aimer ?
Petite parenthèse que je tourne à ma sauce : Kundera disait que la vie se rapproche d’une esquisse, que ce mot est même mal choisi car « une esquisse est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse qu’est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau ». Pourquoi donc comparer des esquisses entre elles ? Elles sont incomplètes et ont encore tout à prouver.
Si je ne compare pas avec aigreur, j’aime observer les Hommes et encore plus les Femmes. J’adore Paris pour ça, car on y observe tout. La mode bat son plein, le sophistiqué côtoie le désinvolte, le coiffé décoiffé fait concurrence au chignon structuré, de l’ultra fardé au no make-up, de la french manucure aux ongles rongés : tout s’observe avec curiosité, stupéfaction ou délectation.
Ces exemples sont très physiques et très féminins parce qu’un corps de femme m’attire plus qu’un corps d’homme. Peut-être parce qu’il me touche plus ou peut-être parce que, comme le souligne le livre de C. Gabris, ce physique est complexe et complexé. Les femmes ont un physique et une attitude liés à l’autre, au regard que la société pose sur elles, à ce qu’elles veulent être, ce qu’elles doivent être, ce qu’elles s’interdisent de faire, ce qu’elles observent et ce qui les influencent.
Chers Hommes, je vous aime énormément, je sais que nous ne sommes pas les seules à subir certains dictats de la Société, mais si on les dénombre, notre balance sera bien plus pleine que la vôtre.
Finalement, par le biais de cette rivalité, le livre diffuse un message bienveillant : cesser d’être amer les uns envers les autres et aussi avec soi-même. Comparer c’est se critiquer, jalouser c’est se maltraiter.
Alors Femmes ou Hommes, soyez moins dur vis-à-vis des autres et de vous-même. Commandez un beaujolais, une sizaine d’escargots de bourgogne et fredonnez la mélodie de Stephan Eicher en sauçant la graisse de la sauce à l’ail.
« Il y en a plein, des femmes qui se disent féministes, mais qui n’aiment pas leurs congénères… Une femme qui se dit féministe et qui parle mal à sa stagiaire, qui en jalouse d’autres plus belles et plus jeunes qu’elle, qui se sent en rivalité permanente, qui critique le physique de ses semblables, qui les juge, qui les snobe, n’est pas féministe. Les femmes qui se disent féministes et qui n’aiment pas les femmes, ça ne devrait pas exister. C’est tellement absurde, triste et paradoxal, un peu comme un boucher végétarien, ou un libraire qui ne sait pas lire. »
Impossible de ne pas avoir en tête la chanson de Stephan Eicher en découvrant ce titre !
Un titre attirant, une couverture girly et on découvre dès les premières pages de ce récit deux femmes à la terrasse d’un café. Elles se jaugent, se regardent du coin de l’oeil, se jugent entre envie et mépris. La parisienne méprise la provinciale et la provinciale envie la parisienne et nous, nous plongeons dans les méandres de la psychologie féminine.
Difficile en tant que lectrice de ne pas se reconnaître dans l’une ou l’autre de ces femmes, dans leurs mots et leurs attitudes. Déjeuner en paix est une sorte de miroir tendu aux lectrices et ce roman est pour la gente masculine une sorte de « guide de la psychologie féminine » même si messieurs ne vous y trompez pas, vous ne pourrez jamais comprendre les femmes !
Ironie, humour, ton grinçant sont au rendez vous de ce déjeuner qui n’en finira pas de vous surprendre… !
En résumé : lecteur, lectrice, n’hésitez pas à prendre un déjeuner en paix avec Charlotte Gabris.
Charlotte Gabris imagine les réflexions de deux femmes qui se trouvent par hasard à la terrasse d’un restaurant parisien. On a trouvé la Claire Bretécher du XXIe siècle!
Commençons par avouer la chose, le petit jeu imaginé par Charlotte Gabris dans ce délicieux premier roman est l’une de mes occupations favorites. Je ne peux pas m’empêcher lorsque je suis au restaurant où au café de regarder les gens assis aux autres tables et d’essayer d’imaginer un bout de leur vie. Que celui qui ne l’a jamais fait me lance la première pierre…
Bien entendu, il m’arrive rarement de pouvoir vérifier le bien-fondé de mes réflexions. Alors j’imagine que, comme les deux femmes assises à la terrasse de ce restaurant parisien – et dont nous allons faire la connaissance à travers leurs réflexions et jugements sur leur voisine – je dois me tromper souvent. Mais l’exercice n’en reste pas moins plaisant.
Cela commence comme dans un sketch de Jean-Marie Bigard, avec ce dialogue aussi absurde que convenu avec le serveur: «C’est pour déjeuner? Combien de personnes?
— Une personne.
— Vous attendez quelqu’un?
— Non, je suis toute seule.
— Donc vous n’attendez personne?»
Et voici la provinciale débarquant à Paris pour la durée d’un stage installée à la petite table en terrasse et pour laquelle elle a dû se battre, manquant de cette assurance dont elle affuble sa voisine qui elle dispose des codes. Aucun doute, c’est une Parisienne. Dans sa façon de s’habiller, de bouger, de parler au serveur. Et voilà le duel à distance lancé, avec cette pointe de jalousie qui fait vite monter la température. Mesdames qui me lisez, avouez que vous êtes beaucoup plus cruelles envers vos consœurs que nous ne le sommes entre hommes. Ce récit jouissif en apporte une nouvelle preuve et un début d’explication. Ce besoin d’entrer dans le moule, cette pression sociale qui voudrait qu’à tout moment les femmes soient belles et professionnelles, élégantes et distinguées, spirituelles et enjouées. Alors forcément, il manque toujours quelque chose à la panoplie. Et le risque est grand que soudain, d’un battement d’aile de papillon, tout s’effondre. Peut-on commander des escargots et un verre de beaujolais si on en a envie? Voilà un exemple, parmi des dizaines d’autres, des questions qui se posent durant cette pause-déjeuner et avec lesquelles nous lecteurs allons nous régaler. Autour de ce plat va d’abord se nouer la culpabilité, l’impression d’avoir franchi une limite. Impression confirmée par les réflexions de sa voisine se disant qu’avec ces escargots, elle «coche vraiment toutes les cases». Le ridicule accompli. Sauf que… Quelques minutes plus tard, le jugement a changé. La fille aux escargots, que notre Parisienne a décidé de prénommer Solenne, commence sérieusement à l’agacer. «Elle dégage une force tranquille. Solenne est une vraie beauté, elle a un profil parfait, elle ne sait pas s’habiller, mais elle n’a pas besoin de ça pour être belle. Moi, je suis déguisée, je triche sans cesse. Solenne n’a pas les codes pour mentir, les bases pour tricher, les trucs pour feinter, je crois que ça s’appelle la pureté.» Une pureté perdue pour elle qui, on le découvrira quelques lignes plus loin, n’attend pas avec un enthousiasme débordant Étienne, «son» homme qui n’arrive pas. Quand l’une se plaint de sa solitude, l’autre se dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée…
À l’heure du dessert, attendez-vous à une belle surprise. Mais je n’en dis pas davantage.
Derrière le ton caustique et les piques, c’est à un vrai travail de sociologie que se livre Charlotte Gabris, dressant un catalogue raisonné des codes de la vie en société, des préjugés qui nous étouffent, mais aussi cette aspiration à l’authenticité. Il y a le même sens de l’observation de nos tics et manies que l’on peut trouver dans «Les frustrés» de Claire Bretécher, férocité et joyeusetés comprises.
Si ce roman empêchera l’une et l’autre de déjeuner en paix, il vous fera en revanche passer un excellent moment. Pétillant et cruel, enlevé et culotté. Et si, après tout, derrière la légèreté du propos, on découvrait ce beau message subliminal: allez-y, acceptez-vous dans votre originalité et votre authenticité, vivez avec vos contradictions et votre fragilité!
https://urlz.fr/cWYa
Charlotte Gabris nous emmène dans les pensées, les réflexions, les attentes, les espoirs de deux femmes. Deux femmes assises en même temps à une terrasse de café en plein coeur de Paris. Deux femmes qui ne se connaissent pas mais deux femmes qui vont inventer la vie de l’autre. Qui n’a jamais fait ça? Nous l’avons toutes fait: dans une salle d’attente, à une terrasse, à la caisse et sur les réseaux sociaux! Oui, avouons le!! Dans « Déjeuner en paix », il y a la jeune femme qui arrive de Province pour effectuer un stage à Paris, et il y a la Parisienne avec tous les codes de la vie parisienne.
La Provinciale aime la confiance en elle que dégage la Parisienne, sa façon de se mouvoir, tout en elle lui donne envie. Et la Parisienne envie en quelque sorte la fraîcheur que détient encore la Provinciale. Sous ses airs de légèreté, ce roman aborde en une seule scène, celle d’une terrasse de café, des sujets que nous avons toutes connues: l’arrivée dans un lieu que nous ne connaissons pas, la recherche d’un appartement, le travail, les rencontres. Charlotte nous les conte avec humour, fantaisie et franchise. C’est drôle. C’est du vécu. C’est du ressenti. C’est nous au final. Et vraiment merci pour ce portrait des hommes attablés à une terrasse et qui pensent que le monde est à leur pied!!!
Franchement, « Déjeuner en paix » parlera à tout le monde. Et je trouve que Charlotte a eu un beau culot de faire passer tous ces messages avec seulement un lieu et un moment: une terrasse et le déjeuner. Et cette fin, vraiment inattendue et si bien pensé! Un premier roman prometteur pour Charlotte Gabris.
Un livre léger, court et simple mais très agréable à lire.
J'ai eu peu au début que cela soit trop simple, à la limite d'un magazine féminin, mais en réalité je trouve que ce récit est loin d'être dénué de profondeur.
A travers le portrait de 2 jeunes femmes qui se toisent à la terrasse d'un restaurant parisien, l'auteur construit une réflexion très juste sur ce que c'est d'être une femme avec des rêves, des déceptions, de la jalousie, de l'envie, des contraintes. Elle aborde finalement pas mal de sujets féminins (je n'aime pas qualifier les livres de féminin mais celui-ci l'est dans le bon sens du terme) très légitimes.
Il y a beaucoup d'humour, de charme. C'est une lecture légère (mais pas trop), parfaite pour l'été par exemple. Une petite bouffée d'air frais qui fait du bien !
Une histoire très intéressante sur deux femmes, assises sur une même terrasse et qui ont des vies bien différentes. C'est fou ce que l'imagination peut travailler quand on est seule dans un lieu public pour écrire, à notre façon la vie des autres.
L'alternance des chapitres permet de bien identifier chaque personnage, leur vie. Etre seule permet aussi de faire le point sur sa vie, son entourage et de faire des choix.
Pour certain la solitude n'est pas gênante pour d'autre c'est plus difficile. Mais vaut-il mieux être avec des amis sans intérêt ou seul ?
Tout m'a portée vers ce livre : la couverture avec le dessin de cette jeune femme devant une table de café sur laquelle s'échappe un petit escargot et le litron de rouge!!!, le titre à la Stephan Eicher et un premier roman.
Mon instinct m'a parfaitement guidée car c'est un des textes les plus rafraîchissants que j'ai eu l'occasion de lire depuis fort longtemps, qui en même temps donne à réfléchir, aux femmes mais aussi aux hommes dont les descriptions sont peu à leur avantage et dont la construction est remarquablement astucieuse comme on s'en aperçoit à la toute fin.
Le décor : une terrasse de café parisien bondée à l'heure du déjeuner.
Les personnages : à une table, une jeune femme provinciale, Sophie, qui se sent seule; à une autre table, une autre jeune femme, qui respire la Parisienne, habituée du lieu et qui attend son compagnon; une petite fille de 7 ans, qui crie, qui se barbouille de dessert, qui joue par terre.
L'auteur donne alternativement la parole à l'une et à l'autre jeune femme; la petite fille ne s'exprimera qu'à la fin; elles s'observent et observent le monde autour d'elles; elles font part de leur ressenti sans filtre, puisqu'elles s'adressent à elles-mêmes, elles livrent leurs sentiments, leurs interrogations cash.
C'est jubilatoire, tout est finement observé, c'est savoureux avec des morceaux d’anthologie comme la recherche d'un appartement à Paris, l'adjectif "charmant" dans la bouche d'un parisien, la fille qui monopolise toute l'attention au cours d'une soirée. Des expressions toutes faites sont démontées pour en montrer le ridicule. Les thèmes évoqués nous sont très familiers, ils font partie de notre vie mais nous n'avons pas toujours l'humour de Charlotte Gabris pour en rire.
Je me serais crue devant un one woman show tellement le rythme est enlevé, le style alerte et visuel; j'ai beaucoup souri, franchement ri parfois, mais j'ai aussi été émue par la sincérité de ces deux jeunes femmes.
Je me suis renseignée sur l'auteur, à l'issue de ma lecture, et je n'ai pas été étonnée d'apprendre que Charlotte Gabris est une humoriste suisse, découverte en France par Laurent Ruquier et qui a écrit une pièce de théâtre à succès "Merci pour le bruit".
Merci à l'auteur pour ce très bon moment passé en sa compagnie et celle de ses personnages.
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