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1911, entre Venise et les jungles d'Afrique équatoriale, Corto recherche le « miroir du prêtre Jean », un mystérieux objet rapporté des croisades. Sur sa route, il croise trois jeunes femmes aux destins étrangement complémentaires : Aïda, journaliste entreprenante, Ferida, exploratrice en quête de son père disparu, et Afra, ancienne esclave.
Corto Maltese se lance à la recherche du « miroir du prêtre » reliquaire sacré contenant les restes de Toghril, un Khan, roi de Mongolie converti au christianisme nestorien puis ensuite, il va découvrir l’endroit où Emin Pacha a trouvé la mort.
En croisant au large de Malte, nous sommes embarqués de Venise aux rives du Congo via l’Egypte et Zanzibar où nous rencontrerons la littérature et l’Histoire avec Byron, Cavafi, Monfreid, Churchill, Stanley, Emin Pacha, Sefu, les Boers, Tippo Tip, Zangwill, Meinertzhagen, les King’s african rifles et les méthodes de soi-disant pacification des années 1835 dans la région d’Equatoria…
« Ne vous inquiétez pas, Tenton. Si nous connaissions le dénouement de l’histoire, jamais nous ne lirions un livre. »
Les dessins de Pellejero sont réussis et Corto reste le fiancé de mes rêves mais, sans vouloir hurler avec les loups, indéniablement, il manque à cette BD ce « petit supplément d’âme », ce petit plus, ce ‘je ne sais quoi’ qui faisait que Hugo Pratt avait le don inimitable de m’emballer dans sa rêverie, sa sensibilité, ses amours, ses aventures, ses voyages, ce qui n’a pas été le cas avec Equatoria que j’ai ressenti comme un devoir propre, un contrat bien rempli et un peu ‘fourre-tout’ avec les ingrédients attendus pour reproduire une recette à la sauce Corto Maltese.
Toutefois, la BD est malgré tout, bien sympathique.
Le deuxième album de la deuxième époque de Corto Maltese est sorti aujourd'hui, 27 septembre 2017. C'est toujours un évènement, surtout depuis la renaissance de ce personnage si singulier repris par Canales (scénario) et Pellejero (dessins). D'autant que prendre la suite de l'héritage si imposant de Hugo Pratt est un défi.
Au final, c'est relativement réussi. L'adjectif "relativement" prend de la place... Cette fois-ci Corto nous emmène à Venise, nous fait frôler Malte, pour nous faire débarquer à Alexandrie puis Zanzibar et rejoindre Equatoria, province ottomane du Haut-Nil. Nous y croisons Churchill, Monfreid, le poète Cavafis, Richard Meinertzhagen et certainement d'autres personnages qui ont réellement existé, des personnages hors du commun. Bref, c'est un Corto assez classique finalement, avec le sentiment que le scénariste a voulu coller parfaitement à ce qu'a imaginé et créé Hugo Pratt et surtout ne pas dépasser le mythe d'un millimètre. On change les décors, les personnages et on essaie de garder la recette. Avec à la clé la recherche d'un objet mythique. Dans ce livre il s'agit du miroir du Prêtre Jean, dans Fables de Venise il s'agissait d'une clavicule de Salomon ou quelque chose de ce genre. Pour faire court ça manque d'imagination. C'est certes agréable à lire et je ne regrette pas de l'avoir à présent dans ma bibliothèque mais quitte à reprendre l'œuvre de Pratt pourquoi ne pas se lancer un défi et faire quelque chose de nouveau, de différent. Je reste donc sur ma faim même si je suis conscient que de poursuivre l'œuvre de Pratt et, peut-être tenter de la renouveler, est loin d'être aisé. Si tant est que cela soit possible?
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