"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un chien après lequel on court, tel est le début de ce livre. Dès les premières pages, nous voyons le narrateur se précipiter à la fourrière, dans les faubourgs de Lima, pour récupérer son caniche égaré - et, en fait, kidnappé. Santiago Zavala rencontre là l'ancien chauffeur de son père, le géant noir Ambrosio, devenu maigre et haillonneux. Une sorte de SDF qui désormais nettoie la ville de ses chiens errants pour quelques pièces. Le dialogue de quatre heures entre Zavalita et Ambrosio dans le bar La Catedral forme peu à peu l'axe autour duquel se tisse le réseau complexe des situations et des personnages de ce roman. Car après quelques bières, un flot de paroles surgit entre les deux hommes comme une réponse au silence et à la censure. Conversation à La Catedral n'est cependant pas un roman historique, au sens strict du terme. Ses personnages, les histoires qu'ils racontent, les fragments de vie qu'ils assemblent composent la description détaillée d'un processus moral d'avilissement collectif. Vargas Llosa examine tous les chemins et les détours qui conduisent un pays entier à la soumission ou, pire encore, à la collaboration avec un dictateur. «Si je devais sauver du feu un seul de mes romans, ce serait celui-ci», a dit Mario Vargas Llosa à propos de Conversation à La Catedral. Cette nouvelle traduction rétablit intégralement le texte original, harmonise l'articulation stylistique entre les différentes parties du roman, et offre la version la plus fidèle et la plus récente de ce chef-d'oeuvre.
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