"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque le 14 septembre 1535, Cartier, venant au Canada pour la deuxième fois, mouilla dans l'estuaire du Saint-Laurent avec ses trois navires, la Grande Hermine, la Petite Hermine et l'Emerillon, il fut accueilli avec enthousiasme par les indigènes. Les deux Hurons, Domagaya et Taïgnoagny, qu'il avait emmenés avec lui à Saint-Malo et qu'il ramenait, savaient assez de français pour lui servir d'interprètes. Ces deux jeunes gens lui présentèrent Donnaconna, chef de tribu influent que l'on appelait l'agouhanna du Canada. Ce dernier offrit à l'explorateur malouin des anguilles, du poisson, des melons et toute sorte du gibier. Il venait à bord des nefs avec une nombreuse suite d'hommes et de femmes qui, pour faire honneur aux blancs, dansaient et chantaient sur le pont. Tous ces peaux-rouges étaient nus et se contentaient de se badigeonner le corps de couleurs vives. Seul, l'agouhanna portait une couverture, en même temps ornement, protection et manteau royal. Il présidait aux jeux et aux danses de ses sujets et restait des heures entières assis sur le toit de ce palais flottant dont les proportions lui paraissaient démesurées.
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