"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Des dizaines de photographes, professionnels et amateurs, se bousculent aux portes de notre métropole. Venus du monde entier, ils cherchent à capter des images urbaines aux lignes droites et organiques mettant à mal l'ordre d'un traité de géométrie descriptive conventionnel.
Car c'est bien cela Charleroi : une ville où rien n'est convenu, où tout a toujours été bousculé par une multitude de forces économiques, industrielles et citoyennes, forces qui ont fini par fabriquer de la ville, à renfort de grands effondrements et de grands projets.
Les urbanistes de salon fantasment à l'idée de créer une ville complètement finie dans laquelle il n'y aurait plus rien à faire. Une oeuvre d'art totale, achevée. Plus un seul chantier à l'horizon. Plus un seul ajustement ou chamboulement à apporter. Une ville lisse et brillante. Une ville dans laquelle il ne resterait aux habitants qu'à régner pour l'éternité. La Cité Idéale de la renaissance italienne.
Charleroi est à l'opposé de cette conception statique et muséale. C'est une ville qui transpire. Une ville à travers laquelle percole les luttes passées et, sans doute, à venir.
Une ville, c'est aussi un lieu dans lequel vivent des femmes et des hommes.
Pourtant, dans les images de Benoit De Clerck, il n'y a personne. Les êtres vivants ont quasiment disparu du cadrage... mais leur présence est palpable. L'homme a laissé des traces. Il a créé des paysages, une nature contemporaine, inédite, et la ville participe à cet écosystème et, même, le coproduit.
Ces paysages, aux lignes et aux textures géométriques, riches, créés par une histoire citoyenne particulière, nous plongent dans un univers en construction perpétuelle. Une ville aux géographies complexes et tourmentées, toujours vivantes, toujours en mouvement.
Benoit De Clerck ne fait pas de l'Urbex. Il n'y a pas, dans ses photos, la recherche d'une rareté démonstrative, ou formelle. Il cadre, certes, mais c'est la ville qui se donne dans son quotidien ou son étrangeté.
Ces images sont universelles parce qu'elles montrent Charleroi telle qu'elle est, ni belle ni laide, une cité qui se construit grâce à des forces humaines à la fois invisibles et présentes.
Georgios Maïllis Bouwmeester de Charleroi
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !