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La jeune Tomoko n'a pas les atours d'une geisha, ni le vieillissant Shozu la prestance du Pinkerton de Madame Butterfly, le célèbre opéra de Puccini.
Car ici, le Butterfly n'est qu'un bordel de seconde zone situé non loin du quartier des maisons de carton, où vit Shozu en solitaire - en noctambule aussi. Un soir, ce dernier trouve, couché sur une voie ferrée, le corps d'un homme bien vêtu, aux petites lunettes cerclées de métal, avec dans les poches deux livres... Cinquante ans plus tôt le poète Tamiki Hara, l'auteur des Fleurs d'été, témoin majeur de l'explosion d'Hiroshima, s'est donné la mort en se jetant sous un train de banlieue.
Et c'est peut-être en ce souvenir que Shozu tire le corps de l'inconnu jusqu'à un terrain vague où il le veillera, dans la clarté de la nuit, en compagnie de Tomoko, trop jeune pour savoir, trop jeune aussi pour l'aimer. De cette cérémonie en noir et blanc, lumineuse et discrète, dépouillée des ors de l'opéra - et pourtant accomplie comme une danse, comme une chorégraphie dédiée au poète suicidé - Eric Nonn met en scène l'anti-spectacle.
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