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" J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ". Ce célèbre début d'Aden Arabie, réédité en 1960 avec la lumineuse préface de Sartre, demeure une référence commode pour évoquer Paul Nizan, l'écrivain engagé, le communiste fervent, l'éternel révolté. La présente entreprise éditoriale, menée par Anne Mathieu en quatre volumes, nous invite à aller plus loin, en saisissant comment s'incarne cette révolte dans le détail d'une écriture quotidienne. Pour la première fois, on pourra lire dans leur ordre chronologique tous les articles de Nizan donnés à des revues, des périodiques et des journaux. Ce volume réunit les textes de jeunesse et les premiers "papiers" du militant, de 1923 jusqu'à 1935, date du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture. À travers eux se dessine le cheminement esthétique, politique et littéraire d'un auteur pour qui " toute littérature est propagande ", y compris la note de lecture ou le reportage. L'heure de la rupture avec le Parti, qui interviendra au moment de la signature du pacte germano-soviétique de 1939, n'a pas encore sonné : sous la plume incisive d'un communiste alors orthodoxe revivent certains combats d'une France de l'entre-deux-guerres qui voit la montée des fascismes. Avec la découverte exhaustive de Nizan journaliste, c'est aussi la redécouverte du journalisme selon Nizan que nous offrent ces articles. À la jonction de la politique, de l'éthique et de l'écriture, ils tendent à remplir, comme le demandait leur auteur, la mission difficile d'" historien de l'immédiat ". J. D.
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