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En mars 1951, le photographe d'origine hongroise Etienne Sved arrive dans le port d'Alger en provenance de Marseille. Ce qui ne devait être au départ qu'une simple visite familiale se transforme en voyage photographique. Après avoir parcouru la capitale, Sved prend la route en direction de la Kabylie, puis des hauts plateaux, jusqu'à l'oasis de Bou Saâda. Photographe discret, Etienne Sved sait être attentif aux gens - hommes, femmes, enfants -, aux paysages, aux lumières variées et difficiles. Il sait surtout se rendre disponible pour capter des scènes de la vie quotidienne, dans leur insolite fugacité ou leur gravité, loin des clichés orientalisants de l'époque. Ces photos d'Algérie inédites prennent aujourd'hui une autre dimension. Trois auteurs - le poète et essayiste Malek Alloula, l'écrivain Maïssa Bey, l'historien Benjamin Stora - en situent le cadre, en élargissent l'horizon, en saisissent enfin l'importance : celle d'avoir su montrer, avec un regard engagé et humaniste, un peuple, un pays à la veille d'un grand bouleversement. Révélé en 1954 par son livre l'Egypte face à face (avec un texte de Tristan Tzara), Etienne Sved a été redécouvert en 2003 par le musée Nicéphore-Niépce. Dans Alger 1951, le style du photographe s'impose par cette qualité qui distingue son oeuvre la vigueur de compositions graphiques qui n'empiètent jamais sur l'authenticité ni l'acuité du regard.
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