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Trois grandes conférences, diversement reliées à un thème fécond - les villes, leurs écrivains, leurs traducteurs - font l'excellence de ces Vingt et Unièmes Assises arlésiennes (2004).
En écho, des tables rondes et des ateliers nous entraînent de Dublin à Prague et à Lisbonne, de l' Ulysses de James Joyce au Requiem de Tabucchi, en passant par Milosz, Celan, Hrabal. Dès l'ouverture, Jean-Pierre Lefebvre a placé ces trois journées sous le signe du mouvement. Posant qu'on traduit en "marchant" et non point en "marchand", il nous emmène avec Paul Celan, la nuit, dans les rues parisiennes, déambulant et traduisant, "et il rentrait quelquefois fort tard chez lui, avec des textes de Michaux, de Char, de Mandelstam, de Supervielle, peut-être en se les récitant mentalement".
Puis Jean-Louis Backès nous invite à "divaguer au milieu des poèmes", racontant les voyages en poésie de Philippe Jaccottet d'île en île, traduisant l'Odyssée d'Homère et les Tristes de Mandelstam. Chaque halte, ici, est un poème. Belle errance qui, à chaque tour, réinvente écriture et traduction c'est à Hélène Cixous entourée de ses "amis", ses traducteurs, qu'il appartient, dans une magnifique conclusion aux Assises, de "pluridire d'un coup, comment une ville en est une autre, comment une langue parle toujours plus d'une autre langue : mots et villes s'échangent, la ville fait théâtre à mots, les mots font lieu, cité, mines.
Le mot cité m'a toujours incitée à chanter chercher double. J'écris : je cite. Autrement dit je traduis. Je suis née en traduction, avec traduction". C'est, en somme, une sorte d'horizon de la traduction qu'interrogent ces Assises, partant d'un ancrage ancien des mots clans le mythe, les lieux, l'enfance, pour aller vers l'infini des traductions possibles. D'où la cohérence de la table ronde "Retraduire Ulysses", conduite par Bernard Hoepffner, où l'errance spatiale et langagière de Joyce s'accommode de la recherche plurielle, rigoureuse et ludique d'un groupe de traducteurs (Tiphaine Samoyault, Jacques Aubert, Pascal Bataillard, Michel Cusin) décidés, sans jamais quitter la logique de la démarche joycienne, à faire de leur entreprise une "recherche en mouvement".
D'où le disparate inventif de la table ronde "Villes et écrivains", conduite par Jürgen Ritte, où Nicole Bary à Berlin, Xavier Galmiche à Prague, Patrick Quillier à Lisbonne et William Desmond à Venise s'interrogent sur les destinées littéraires de villes " mythogènes " mises à l'épreuve de Babel clans les avancées d'écritures récentes. Réflexion, travail en commun, débat : ce sera la conclusion d'une table ronde ATLF préparée et coordonnée par Olivier Mannoni : "Qui a la responsabilité d'une traduction ?" Correcteur, "réviseur", "rewriter", préparateur de copie, ils sont foule à intervenir, après le traducteur, sur un texte désormais à la disposition de l'éditeur.
Comment régler les conflits ? En connaissant et respectant d'abord la chaîne éditoriale : "Ce respect de la chaîne éditoriale, c'est un respect de nous-mêmes."
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