"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Most people only know one London; but what if there were several? Kell is one of the last Travelers magicians with a rare ability to travel between parallel Londons. There's Grey London, dirty and crowded and without magic, home to the mad king George III. There's Red London, where life and magic are revered. Then, White London, ruled by whoever has murdered their way to the throne. But once upon a time, there was Black London...
Un des meilleurs romans de fantasy que j'ai lu. Victoria Schwab est une autrice talentueuse qui nous fait vivre une autre vie pendant un moment dans les dedales des trois Londres. Sautez dans cette trilogie pour decouvrir la magie.
OMG ce livre !!
J’adore la façon dont Schwab plante le décor. Elle procède par touche, crée une ambiance mystérieuse faite de brouillard qui s’attarde sur les pavés sombres, de faibles lueurs qui émanent de-ci, de-là, de ciel couleur cendre, de silence et de sons feutrés. Mon dieu, c’est délicieux à lire ! Sa plume est très riche, souple et poétique, elle me donne parfois envie de la lire à haute voix. Elle est si précise qu’on peut voir les nuances de gris, de rouge et de blanc, entendre les teintes des voix, ce que sous-entendent les murmures et les gestes à double sens.
Dès les premières pages, l’auteure nous emporte dans le processus du voyage à travers les différents mondes, sans être trop spécifique, sans donner trop d’explications, juste comme ça, parce que c’est ce que son personnage fait et que, ça peut vous paraître étrange mais pour lui c’est tout à fait normal. J’adore cette subtilité ! On est séduit, intrigué mais pas laissé dans le noir, on comprend vite et cela permet une immersion immédiate dans l’histoire.
Tout en étant subtile, Schwab ne perd pas de temps. On entre dans l’histoire au milieu d’une scène, on est tout le temps en mouvement. L’auteure alterne des descriptions et des dialogues présents à des réminiscences et les imbrique avec fluidité ce qui donne du relief à la narration. Aussi, on change souvent de point de vue ce qui dynamise le récit. Tous cela mêlé à l’ambiance sombre et au sentiment d’intimité que l’on éprouve auprès des personnage provoque la réunion de deux textures opposées, un clash et rend la lecture captivante. Certaines scènes sont assez violentes, il y a beaucoup de sang et White London est vraiment sans pitié ce qui procure à l’histoire de réels enjeux. Ce n’est pas un de ces romans où on sait qu’il n’arrivera rien à nos personnages préférés ; ici, on a peur pour eux tout le temps !
Et quels personnages ! Kell. Il y a en ce jeune homme quelque chose de très attirant, pas vraiment attachant tout de suite mais attirant. Il est le seul à faire ce qu’il fait, même dans les mondes où la magie est pratiquée couramment, il reste unique et du coup il attise la curiosité, l’envie. Sa dégaine, ses yeux étranges et son attitude nonchalante, plus le fait qu’il ne se souvient de rien des cinq premières années de sa vie, tout cela joue bien sûr a créer cette aura mystérieuse et envoûtante qui l’entoure. Il est aussi ambiguë, il parle peu et même s’il essai de faire ce qui est juste, il y a un part sombre en lui dès le départ : il ne souhaite faire de mal à personne mais reste un trafiquant, un menteur par omission. Ce qui rend ce personnage crédible, profond, imprévisible et ses relations avec les autres très intéressantes.
D’autres personnages valent aussi le détour. Holland est intriguant, on ne sait pas vraiment si on peut lui faire confiance mais on n’a pas envie de le détester, on a envie d’en apprendre tellement plus sur lui! Lorsque l’on rencontre Rhy, on ne peut s’empêcher de l’adorer et la dynamique de sa relation avec Kel est exaltante : le premier est beau parleur et le second plus discret mais les piques qu’ils s’envoient sont fort drôle et la preuve d’une complicité adorable. J’ai mis plus de temps à accepter Lila. Bien que je l’adore seule, que j’admire son courage, sa ténacité, que j’aime qu’elle soit futée et indépendante, je n’ai pas trouvé sa rencontre avec Kel très touchante. Mais peut-être que les prochains tomes me feront changer d’avis (et oui ! C’est le premier tome d’une série de je ne sais pas combien de volumes. Le prochain sort, normalement, le 23 février 2016!!). Et ce qui m’a un peu chafouiné avec Lila c’est aussi qu’elle fait office de moldu de base. Je m’explique : dans certains romans de fantaisie ou de SF, on croise parfois un personnage qui débarque de sa cambrousse, un noobs, un newby, un moldu à qui on doit tout expliquer. En gros, il pose les questions que le lecteur se pose lui-même et permet des dialogues explicatifs plein d’informations très utiles mais qui, parfois, arrivent comme un cheveux sur la soupe. Or Lila prend parfois ce rôle alors que l’univers de Schwab n’en a pas du tout besoin. Sa plume a fait le travail, on n’est pas perdu lorsqu’on suit Kel à travers les mondes, on a tout compris. Peut-être que tout n’a pas été expliqué noir sur blanc mais on s’est imprégné de cet univers, il y a beaucoup d’informations qu’on avait juste ressenti et c’était suffisant. Le besoin d’explication de Lila ont apporté quelques minuscules longueurs et quelques infimes redondances si bien que, dans les premiers temps, j’ai douté de la légitimité de sa présence dans l’histoire. Ne vous en faites pas, ce doute s’est dissipé bien vite.
Je pense que je vais très vite essayer de trouver Vicious, le roman précédent de V.E. Schwab pour continuer de lire sa belle plume et attendre patiemment la sortie du tome 2 des aventures de Kell.
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