"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je m’appelle Julien, je suis un homme, et je n’ai pas d’enfant.
Pourtant, durant les deux heures qui viennent de s’écouler, j’étais une femme, j’étais cette mère qui attend.
Cette femme dont l’enfant vient de prendre un avion. Cette femme qui vient d’apprendre qu’un avion vient de sombrer. Cette femme qui va attendre de savoir.
Deux heures où chaque mot est à sa place, où chaque émotion est tellement juste qu’elle est ressentie par le lecteur. Profondément. Douloureusement. Justement.
Les minutes passent. L’angoisse se mêle à la mémoire. La culpabilité à l’amour infini. Le passé à maintenant.
Comme dans DOUCE, j’ai été emporté par une plume qui sait choisir ses mots au profit de la vérité des sensations, de la vérité. Sylvia Rozelier offre une tempête sous un crâne, en peu de mots mais tellement d’images, tant de profondeur, que tout prend forme, tout prend vie.
Je suis définitivement conquis par cette écriture. Il y a ce grand supplément d’âme, qui, moi, me touche au ventre, presque aux tripes. Littéraire et vivante.
A lire dans le train, de préférence ou du moins, sur la terre ferme.
« Douce » est le roman qui m’aura le plus marquée jusque là… Sylvia Rozelier m’a envoûtée avec ses mots, ses phrases, sa plume, son histoire, son amour… J’ai aimé « Douce » un peu, beaucoup, à la folie, passionnément… J’ai rencontré, j’ai appris à connaître, du moins je le croyais, j’ai aimé passionnément, je n’ai rien vu, j’ai attendu, j’ai cru, j’ai subit… Douce, c’est moi… Lui c’est mon lui… La fausse maladie de sa femme est la fausse maladie de sa fille… Ses mensonges sont ses mensonges… Les attendes de Douce sont mes attentes… L’amour de Douce est mon amour… Sa douleur est ma douleur…
Sylvia Rozelier raconte magnifiquement bien une histoire d’amour, une dépendance affective créée par l’autre, cet amour qui devient vital pour pouvoir respirer mais qui fait si mal, qui est si destructeur… Sylvia, avec ses phrases courtes, ses mots justes, est comme une boxeuse: elle envoie un upercut, un coup à gauche, un coup de pied bien placé; elle sautille sur un pied puis sur l’autre, sans pause, toujours en mouvement; elle prend sa respiration quand c’est nécessaire; elle tombe mais se relève de suite; pas de temps mort; tout doit être dit, enfin… C’est comme cela que j’ai lu « Douce » et j’ai retenu ma respiration jusqu’à ce que je referme le roman où j’ai pu pousser un soupir, un soupir de soulagement: soulagée d’avoir pu lire ces mots si beaux sur une histoire qui ressemble à mon histoire. J’ai pu comprendre pourquoi Douce se cachait la vérité alors qu’elle la connaissait… J’ai pu comprendre comment Douce est tombée sous l’emprise de cet amour, comment elle en est devenue prisonnière… J’ai pu comprendre pourquoi Douce n’arrivait pas à quitter cet homme… J’ai été touchée par ce roman, je suis tombée en admiration de la plume de Sylvia, je me sens plus vivante depuis ma lecture. « Douce » est un sublime roman sur l’amour passionnel, sur la dévotion d’une femme pour l’homme qu’elle aime, sur la tristesse de cet amour, sur la croyance en l’autre.
"Douce" c'est la dissection d'une relation amoureuse toxique où « comment nos aspirations féministes peuvent voler en éclat face à la violence de nos sentiments ».
Lorsqu'elle croise cet homme la première fois, il n’y aura pas de coup de foudre, pas d’évidence et pourtant il y aura 8 ans de passion, 8 ans de souffrance.
Des débuts magiques, une histoire magnifique comme tout être rêve d’en vivre. Alors forcément Douce, elle y croit dans cet amour absolu.
Mais la mécanique de destruction va se mettre en place pernicieusement, à pas de loup. Il ment, elle accepte, il disparait, elle accepte, il la coupe des autres, elle accepte, il l’humilie, elle accepte, il revient, elle accepte, il s’excuse, elle accepte. Elle accepte parce que par petites touches, il flatte, il séduit, il aime, il aime mal mais intensément.
Mensonge après mensonge, Douce s'enfonce, elle se perd dans la perversité de cette relation.
Un homme manipulateur, un tricheur, mais tellement doué pour lui faire croire en l’amour total, en l’histoire unique, pour l’hypnotiser, la rendre sentimentalement dépendante.
On a envie de lui crier « casse toi », « fuis ce connard », mais ce n’est pas si simple. On ne sort pas des griffes d’un prédateur aussi finalement, on ne défait pas facilement les cordes du ravisseur.
Sylvia Rozelier fait parler cette femme qui n'aura rien vu venir (ou refusé de voir), prise dans la toile tissée par un homme nocif.
Un roman que l'on ne peut pas lâcher parce que cette histoire si intime comporte aussi quelque chose d’universel. Douce, toi ou moi, personne n’est à l’abri d’une addiction amoureuse, d’un moment dans sa vie où l’on se raccrocherai au regard de n’importe qui, pour tout simplement ne pas être seul ou juste avoir l’impression de vivre, quitte à se détruire.
Ne jugez pas Douce, ne cherchez pas à comprendre ce qui expliquerait qu'elle ne soit pas parvenue à rompre ce lien infernal, lisez son histoire.
Aimer et prendre garde. Prendre garde pour l’autre mais aussi prendre garde à soi-même. Car l’amour est passion, l’amour est aveugle, l’amour happe, dévore. L’attirance plus forte que la raison, la raison enfouie dans les corps, les corps s’enfoncent dans la jouissance, la jouissance qui pose des œillères, les œillères qui provoquent la myopie de l’esprit, l’esprit qui part dans l’égarement, l’égarement qui fait souffrir. Douce et si abîmé par l’autre.
Tout commence par une rencontre anodine. Pas de coup de foudre, même pas le jaillissement d’une étincelle. Tout oppose cette femme et cet homme. Juste une réunion de travail. Puis, une seconde entrevue où le futur couple se voit davantage, puis être entraîné dans une boîte de nuit, et soudain, c’est l’amour fou qui se déclenche pour Douce, surnom donné par son soupirant. Dés les prémices de la relation, tout est compliqué, Douce habite Paris, lui le Sud de la France. Chacun a vécu des précédentes liaisons, Douce est juste séparée de son compagnon Adam, du nouvel homme de sa vie on ne sait quasi rien. Vont suivre des années de retrouvailles, d’absence, de conflits, de silence, de mensonges, d’emprise. Un enfermement intérieur amoureux qui consume Douce mais elle va continuer à souffler sur les braises pour enflammer un amour impossible.
Un très subtil roman qui ne peut être totalement fictif. L’écriture est trop réelle, la plume semble gémir sous les souffrances de l’âme et de la chair. Un récit comme un témoignage, comme un journal de bord d’une femme amoureuse qui refuse de croire à ce qu’elle semble voir, qui veut rompre mais ne peut jamais interrompre ses pulsions aimantes.
Sylvia Rozelier fait de Douce l’incarnation de la femme sous le joug de l’homme ; comment la manipulation, alliée au désir, peut assouvir un être qui ne souhaite qu’aimer et être aimée. Le tout dans une arabesque scripturale infinie.
https://squirelito.blogspot.com/2018/11/unenoisette-un-livre-douce.html
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