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Une chronique douce-amer d’une vie de femme : sa passion pour son professeur de grec de la Sorbonne ; son mari, ses deux filles et ses gendres avec lesquels elle ne s’entend pas ; son aventure d’une après-midi avec le vendeur de paravents.
L’auteure pose la question de l’amour : savons-nous le saisir quand il est à notre portée ? Qu’attendons-nous de lui ? Qu’est-ce que les autres attendent de nous ?
L’auteure parsème également son texte de jolis jeux avec les mots.
Une lecture intelligente le temps d’un après-midi.
L’image que je retiendrai :
Celle des courtes-pointes exotiques sous lesquels le personnage principal aime se glisser.
http://alexmotamots.fr/?p=2029
Lilla, bien que son prénom sente le printemps, n’est pas une femme épanouie. Depuis le départ de Magda, elle assure l’intendance de la maison et s’occupe de son petit frère alors qu’elle n’est, elle-même, qu’une enfant. Petit à petit elle se renferme sur elle-même. Ses parents, docteurs, vivent pour les enfants de l’hôpital, et leur chagrin d’amour respectif, d’ailleurs son frère et elle les nomment « les époux ». Elle n’a jamais eu, depuis le départ de Magda, de câlins. Jeune femme, Li rencontre l’amour, connait la joie et le bonheur, jusqu’à ce qu’elle mette fin à cette relation, comme si tout bonheur lui était refusé. Mariée à un autre parce qu’il le voulait, elle vit une vie triste et morne d’infirmière au service des mourants.
Enfant, elle allait voir « l’herbivrogne » une pauvre femme trop portée sur la bouteille dont la petite fille adorée a été confiée à une autre famille. Elle se trouvait bien avec elle, qui lui préparait des crêpes, lui parlait de sa fille jusqu’au jour où Li la trouve pendue, sans comprendre ce qu’elle avait vu. La fille d’herbivrogne deviendra son amie virtuelle puisque elle est toute seule.
Une fois divorcée, elle revient dans la maison de son enfance et là, elle voit une silhouette connue : celle de son ancien et toujours amoureux.
Tout repart, peut-être que l’épidémie de chagrin d’amour à vie touchant sa famille et beaucoup d’islandais ne la touchera plus, qu’elle va pouvoir s’ouvrir à la vie. La chaleur, le désir de couleurs reviennent en elle, mais….
L’écriture de Steinunn Sigurdardottir est toute en demi-teinte, emprunte de poésie. J’ai beaucoup aimé ce livre mélancolique où tout arrive trop tard où la mort est omniprésente, même la « petite mort » qu’est la vie de Lilla.
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