"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après Pièce unique et La trahison de Nathan Kaplan, Alain Shmoll publie son nouveau roman : Un drôle de goût ! et c’est une plongée vertigineuse dans le monde de la finance et des entreprises, monde que l’auteur connaît bien ; il le prouve.
Ce drôle de goût affecte d’abord le Groupe Jonquart qui a réussi à acquérir une stature internationale alors que c’était d’abord une entreprise familiale savoyarde consacrée aux fromages et aux produits laitiers. D’ailleurs, les Jonquart ont bien vite quitté leur Savoie pour s’installer à Genève, au bord du lac Léman. Allez donc savoir pourquoi ?
Dans un préambule un peu compliqué, Alain Schmoll se présente comme un rédacteur contacté par Werner Jonquart afin de mettre en ordre, d’améliorer sa biographie. Aussi, certains feuillets présentés comme tels sont intercalés et permettent d’en savoir plus, d’aller au fond des choses, de décrypter certains événements.
Ainsi, Werner Jonquart se raconte. Dès l’introduction, j’apprends qu’un problème grave perturbe sérieusement la vente des fromages et des yaourts Jonquart : Un drôle de goût ! Cela n’est pas général mais très aléatoire et fait rapidement chuter les ventes malgré tous les efforts déployés par les responsables du Groupe devant ce qui ressemble de plus en plus à une cyberattaque.
Je plonge alors dans la vie de Werner et découvre ses années cubaines et sa rencontre avec Julia. Ses yeux sillonnés de paillettes d’or fascinent le jeune homme. Plus tard, je retrouverai Julia et sa petite Léna, malgré quelques éclipses. Au passage, l’auteur glisse des réflexions désabusées à propos des relations parents – enfants.
Au cours de ma lecture, je passe du soleil cubain aux rives du lac Léman. L’auteur m’emmène aussi sur l’île de la Cité à Paris, à Bruxelles, à Strasbourg entre autres et même au Kansas chez un certain Matt McFermack... sans oublier les pistes de ski de Crans Montana.
Si la vie du Groupe Jonquart est détaillée, l’essentiel de celle des principaux personnages se passe dans le luxe, les résidences de rêve, les hôtels haut de gamme car Werner et les gens qu’il fréquente ont de gros moyens et ne se privent de rien. Les paysages ne sont pas négligés grâce à d’excellentes descriptions qui font souvent rêver.
Tout serait parfait dans ce meilleur des mondes si Un drôle de goût ! ne continuait pas d’embêter Werner, un drôle de goût s’étendant à d’autres secteurs comme ces polémiques affectant les salaires de l’entreprise, rendus publics par l’intermédiaire des réseaux dit sociaux.
Pourtant, le pire reste à venir à cause du projet de vente du Groupe Jonquart, projet concocté par Werner, bien décidé à abandonner ses parts et à en tirer le plus d’argent possible.
À partir de là, Un drôle de goût ! entre dans une autre dimension et je vous laisse découvrir tous les moyens utilisés par les magnats étatsuniens acoquinés aux narcotrafiquants pour contrer les triades chinoises, ces terribles mafias dont un excellent documentaire a, récemment, dévoilé toutes les turpitudes en même temps que leur impressionnant pouvoir de nuisance. À voir encore jusqu’au 2/12/2024 en suivant ce lien : https://www.arte.tv/fr/videos/108945-001-A/triades-la-mafia-chinoise-a-la-conquete-du-monde-1-3/.
Je remercie Alain Schmoll pour sa confiance et pour ce nouveau roman qui permet à tout un chacun de plonger dans les pires turpitudes du monde de la finance, révélant aussi l’impuissance des diverses polices, ce qui ne manque pas d’inquiéter.
Heureusement, la pirouette finale me permet de souffler un bon coup, de respirer enfin après de terribles inquiétudes causées par un suspense bien maîtrisé.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/06/alain-schmoll-un-drole-de-gout.html
Si Werner Joncquart évolue toujours dans le monde du fromage, le monde et son monde ont changé depuis La tentation de la vague ! L’entreprise fonctionne bien, mais les propositions de reprise sont tentantes, lui offrant la possibilité de passer à autre chose. La Chine et les Etats-Unis sont sur les rangs, le choix s’annonce complexe.
Mais l’horizon se trouble lorsque des anomalies sont pointées sur les produits fabriqués : de curieux arômes indésirables suscitent la grogne des consommateurs !
Avec le rythme enlevé et les rebondissements, pas de risque de s’ennuyer avec ce roman qui entraine le héros dans des aventures aussi dangereuses que captivantes ! Tout est une affaire de choix et parfois, ce personnage aussi charismatique qu’intelligent semble bien naïf.
Les débats sont parfois houleux entre Werner et sa compagne, bel alibi pour débattre de la politique générale et de l’évolution de notre société.
Un roman captivant et réussi et je remercie Alain Schmoll pour sa confiance
320 pages CIGAS 2 mai 2024
Alain Schmoll, passé de la direction d’entreprise à la littérature et à l’écriture, publie avec Un drôle de goût son cinquième roman dans lequel on retrouve Werner et Julia, les héros de La tentation de la vague, son premier bouquin paru en 2019. Mais, comme le dit l’auteur et j’ai pu le vérifier, ils peuvent aisément se lire indépendamment l’un de l’autre et c’est sans aucune difficulté et avec beaucoup de plaisir que je suis entrée dès les premières pages dans ce très distrayant roman à suspens.
Werner Jonquart, très jeune, a mené secrètement à Paris une vie de militant d’extrême-gauche après avoir terminé ses études à Cuba où il a rencontré Julia.
Aujourd’hui, il incarne la quatrième génération de patron du Groupe Jonquart basé à Genève. La modeste activité artisanale des débuts a fait place à un véritable groupe international de transformation laitière que Werner dirige depuis sept ans.
Voilà que des péripéties troublantes se produisent. À quelques mois d’intervalles seulement, deux offres mirobolantes de rachat lui sont proposées, l’une par un groupe américain et l’autre par une importante société chinoise. Après maintes relances, Werner finit par se résoudre à vendre mais quelques mois après avoir signé le protocole d’accord, « un drôle de goût » apparaît dans les fromages et yaourts du groupe… S’ensuit une chute des ventes et bientôt une dégringolade du cours de l’action Jonquart...
Ce roman est certes une fiction, mais qui s’inscrit dans une brûlante actualité.
Des cyberattaques à répétition, des groupes industriels adossés à des gangs criminels, les cartels colombiens et les triades chinoises, avec en point de mire un accès aux Ports Francs et Entrepôts de Genève, facilitant les trafics, tout un engrenage qu’Alain Schmoll met savamment en place, réussissant à faire monter la tension et à rendre l’atmosphère de plus en plus oppressante lors des négociations.
En expert, de par son passé professionnel de dirigeant et repreneur d’entreprises, l’auteur maîtrise parfaitement le sujet et nous embarque dans un récit hallucinant avec des personnages en quête de réussite sociale dans notre société contemporaine, glissant astucieusement le déroulé dans un Paris en pleine effervescence à la veille des J.O !
Au cœur de cette vie professionnelle en proie à de multiples rebondissements et mésaventures plus ou moins gravissimes, se joue la vie amoureuse de Werner avec Julia, avec qui il avait renoué mais qui lui échappe et qui va contre toute attente se retrouver en plein cœur de la mêlée.
Un drôle de goût est un roman fort original et bien rythmé grâce à l’imbrication de chroniques correspondant aux péripéties de plus en plus troublantes advenues à Werner au sein du récit plus linéaire de sa vie.
J’ai trouvé un peu longue la mise en place du décor et la présentation des personnages et de l’entreprise, et un peu exaspérante la manière dont Werner cède à chaque caprice de Julia. Mais j’ai été ensuite rapidement happée par le récit dès lors que les menaces surviennent et alors ressenti de vives émotions.
Quant au dénouement, aussi inattendu que convaincant, il m’a complètement scotchée !
Un drôle de goût est un roman palpitant, divertissant et plaisant à lire, plein de surprises, très enrichissant sur le monde entrepreneurial, très contemporain avec les cyberattaques et les narcotrafiquants et qui décrypte habilement le blanchiment de capitaux, sans omettre les débats sociétaux. Il n’oublie pas de glisser au passage les guerres d’extermination des tribus amérindiennes du Kansas.
Je remercie très sincèrement Alain Schmoll pour sa confiance.
Tout comme j’avais déjà fort apprécié, Pièce unique et La trahison de Nathan Kaplan, je me suis une nouvelle fois régalée avec son dernier roman : Un drôle de goût.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/05/alain-schmoll-un-drole-de-gout.html
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