"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Plagiat et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Curieux album que "Dans le béton" : l'introduction met en parallèle le quotidien banal d'un homme se rendant au travail, et l'histoire rocambolesque qui passe dans ses écouteurs, jusqu'à ce que finalement tout se télescope et qu'on comprenne que son quotidien n'est finalement pas si étranger à cette histoire. On revient ensuite en arrière pour suivre les derniers mois de ses deux collègues disparues… Mamoste Din choisit de s'arrêter sur ces invisibles, ces deux femmes à peine mentionnées dans l'histoire précédente alors qu'elles ont été grandement impactées. On les suit dans le quotidien aliénant d'un travail administratif vide de sens, entre directives absurdes, collègues sans empathie, et environnement pesant. C'est original et bien raconté, et le graphisme particulier adopté par l'autrice est plutôt plaisant, mais on se demande finalement un peu où elle veut en venir… L'album s'arrête même assez abruptement au moment où on aurait pu penser que l'histoire décolle, laissant le lecteur imaginer la suite. Même le fusil de Tchekhov présenté plus tôt ne sera absolument pas utilisé, comme si on en restait qu'au premier acte de cette pièce. Intéressant mais frustrant.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
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Comme tous les matins, Alberto Conti, écouteurs vissés sur les oreilles entame sa journée de travail par un trajet en métro tout en écoutant l’actualité, qui aujourd’hui le happe. Deux hommes qui se sont enfuis en trottinette électrique après avoir braqués une bijouterie. Ils ont été appréhendés ainsi que l’un des faussaires qui leur aurait fourni de faux papiers pour leur fuite. Arrivant au travail Alberto constate l’absence de deux de ses collèges, Ariane et de Gina. Par un flash-back, nous revenons deux mois plus tôt dans ces bureaux qui délivrent des passeports. Gina est vacataire d’un poste et a fait embaucher son amie Ariane. On suit ces deux jeunes femmes plutôt rebelles qui s’introduisent dans un secteur qui leur est interdit et forcent au pied de biche la machine à café pour la dévaliser ou encore qui veulent renouveler gratuitement le passeport d’un sans-abris et ne comprennent pas pourquoi elles ne pourraient pas accéder à la demande d’une personne qui aimerait conserver son passeport périmé alors qu’elle en refait un autre . On sent bien que ce quotidien-là n’est pas fait pour elles, dans ce cas pourquoi sont-elles là ?
Dans cet opuscule d’à peine cent pages en format 15x21 se mêlent aventure, critique sociale et tableau du quotidien terne des salariés. Les différents plans et cadrages, toujours en intérieur, apportent une touche particulière à l’histoire tout en créant une atmosphère pesante et oppressante qui nous permet de ressentir l’absurdité du quotidien des deux héroïnes. Pour le dessin, l’auteur a fait le choix des aplats avec des couleurs très vives et plus appuyées pour les vêtements en opposition aux couleurs plus fondues des décors.
Sans en connaître la cause, j’avoue malheureusement ne pas avoir accroché mais je suis certaine que cet album trouvera son public. Je salue la performance de l’auteur pour cet album qui dénote de par son format et de par la variété très intéressante de ses plans qui font pénétrer le lecteur dans le décor même du récit.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Plagiat pour cet envoi. »
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