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C’est au salon du livre d’Helsinki que Salme Malmikunnas rencontre un écrivain en mal d’inspiration. La vieille dame est en verve et l’écrivain lui propose de lui vendre sa vie pour une somme rondelette. Salme déteste les romans qui ne sont, pour elle, que mensonges mais pour 7000 euros elle veut bien raconter son histoire dans toute sa vérité. La mercière retraitée, mère de trois grands enfants, a un avis bien arrêté sur les choses et au fil des rencontres avec son biographe inattendu, elle évoque une vie simple, le commerce à faire tourner, les enfants à élever et la fierté d’en avoir fait des adultes qui ont bien réussi professionnellement. Helena, Pekka et Maija ont quitté la campagne et mènent grand train à Helsinki. Et même si un terrible drame vient de frapper Helena, la famille reste soudée.
Pourtant, derrière cette vérité, l’écrivain trouve une réalité bien différente. Avant même le drame, Helena était proche du burn out. Maija s’humilie à vendre des abonnements au téléphone et s’est mariée avec un…noir ! Au grand dam de son père. Et Pekka a sombré dans la mendicité après avoir perdu son travail. Et, tandis que les Malmikunnas se débattent dans les difficultés, Kimmo, requin de la finance arrogant, se pavane dans les rues de la capitale au volant de son véhicule de luxe, sur les traces d’Helena qu’il aimerait mettre dans son lit.
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Finlande…
D’accord, Shakespeare parle du Danemark et la Finlande n’est même pas un royaume. Il n’empêche que quelque chose a déraillé dans cette société scandinave modèle, frappée de plein fouet par la mondialisation et la crise financière. Il est bien loin le temps où Salme et son mari Paavo faisaient des envieux avec leur mercerie florissante. L’entreprenariat ne paie plus et le petit commerce a fait long feu. Pour réussir, il faut maintenant spéculer, boursicoter. On ne vend plus des boutons mais des idées, des concepts, des conseils, du vent. Ceux qui ne font pas partie de cette élite qui brassent les millions sont laissés sur le bord du chemin, condamnés à faire la manche ou la queue devant la soupe populaire. La société s’est repliée sur elle-même et a trouvé un bouc émissaire à ses malheurs en montrant du doigts les étrangers qui viennent voler le travail des bons finlandais quand ils ne sont même pas capables d’aligner trois mots de finnois correct !
A travers les heurs et malheurs de la famille Malmikunnas, Kari Hotakainen brosse le portrait acerbe de la société finlandaise broyée par le libéralisme. Heureusement, il sait faire preuve d’humour et ne sombre pas dans le pessimisme absolu. Les Malmikunnas sont forts et résilients, ils font face, acceptent leur destin et Salme, qui se rend compte que la vérité est plus subjective qu’elle ne le pensait, est une femme sincère et une mère aimante, désireuse de protéger et d’aider ses grands enfants.
L‘histoire universelle d’une famille qui doit vivre dans un monde qui a changé…
Ce livre attendait sur une table de la bibliothèque. Je fus d’abord attirée par sa face boutonneuse ! Puis par le résumé. Et hop dans mon sac.
Attention, fréquenter un salon du livre peut s’avérer grave de conséquences !
Salme Malmikunnas en fera l’expérience en rencontrant l’Ecrivain à un salon du livre alors qu’elle accompagnait sa fille aînée. Non, elle ne s’est pas prise pour Faust et n’a pas vendu son âme à Méphisto, elle a seulement « vendu sa vie » ou plutôt, l’histoire vraie de sa vie, puisque lui, plus jeune, n’en avait pas. Pour 7 000 €, Salme, ancienne mercière va donc se raconter (mais pas tout), bien qu’elle sache que tout écrivain n’est pas digne de confiance et que celui-ci arrangera les confidences à sa sauce.
Salme, qui parait si naïve, est pleine de bon sens et sait faire preuve de subtilité lorsqu’elle envoie des cartes postales, apparemment sibylline à ces grands enfants. Un peu comme dans les Fables de la Fontaine, ses conclusions sont un conseil, une porte ouverte sur le futur « Nous récolterons la semaine prochaine nos pommes de terre nouvelles. Pensez-y. « Il faut aussi entendre ce que l’on tait. La récolte de pommes a été bonne, ton père a fait des confitures. Teko est aussi le bienvenu ».
A travers les enfants de Salme, Kari Hotakainen démoli certains préjugés que nous avons concernant les pays nordiques. Avec un humour grinçant, il dépeint les travers d’une société finnoise avec ses laissés pour compte, le racisme, le capitalisme, et l’immobilisme de ce pays voisin de l’URSS….
Un roman original, très humain, avec quelques longueurs (les malheurs des enfants de Selma), mais j’ai vite réalisé que ses fils et filles étaient un condensé de la vie des jeunes finlandais.
Un très bon livre profond qui montre les réalités de la vie finlandaise et par là, de notre monde du travail à l’heure de la mondialisation ainsi que le travail de l’écrivain face à une confession. Qui est le plus mercantile de l’écrivain ou de la mercière ?
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