"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La descente aux enfers d’un petit malfrat de Madrid qui par amour va s’accuser d’un meurtre qu’il n’a pas commis, puis devra fuir et s’engager dans les forces armées pour un conflit contre la Russie, qui ne le concerne en rien et finir par endosser une autre identité, en prenant la place de son supérieur et ami, mort au front. Cette imposture l’avilira jusqu’à renier ses croyances, les gens qui lui faisaient confiance, trahir ses amis, en les précipitant dans le malheur. Gardant l’espoir de pouvoir retrouver son grand amour, Carmen, qui l’amenderait de tous ses péchés, il continue sa quête, mais du mal, rien ne bon ne peut en ressortir. Il le découvrira à ses propres dépens, entraîné dans une spirale où la cupidité et le mensonge règnent en maître, pour aboutir à la seule finalité, la perte de soi.
Une guerre « froide » décrite avec force et sans pudeur, des conflits politico-économiques et pardessus tout, l’épopée d’une Espagne révolue qui a tant souffert du règne de Franco. La prise d’une identité autre, qui soulève des notions d’éthiques morales et religieuses, Peut-on usurper l’identité d’un autre et l’endosser comme on enfilerait un pardessus ? Comment arriver à vivre dans la duplicité et le mensonge permanents sans arriver à perdre l’estime de soi, son intégrité, son âme ?
Encore Venise. Toujours Venise. Venise la décadente. Venise l'endogame. Venise est le véritable personnage central de ce roman, faussement présenté par certains comme un roman policier. Oui, il y a bien un meurtre dès les premières pages mais il n'est là que pour permettre la rencontre des différents protagonistes et tisser ainsi l'intrigue. De plus, le tableau du peintre italien Giorgione (un véritable chef-d'oeuvre de la Renaissance) qui donne son titre à ce roman, n'apparaît que très tardivement et seulement pour quelques pages. J'avoue avoir été dérouté et par la construction de l'histoire, et par le style très métaphorique de Juan Manuel de Prada (les seins comparés à des animaux furtifs). Ou alors ce roman est comme le tableau de Giorgione, un roman pour initiés, un roman à clefs, et que c'est pour cette raison qu'il m'a semblé bien hermétique à certains moments.
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