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Alejandro Ballesteros, maître -assistant en histoire de l'art, vient d'écrire une thèse originale sur La Tempête de Giorgione. Il se rend à Venise pour voir enfin l'original au musée de l'Accademia et discuter de sa thèse avec Gilberto Gabetti, directeur du musée et grand spécialiste de la peinture vénitienne de la Renaissance.
Le soir de son arrivée, il est témoin d'un assassinat, dans la palais situé en face de la chambre de la pension Cusmano où il loge. Il vole au secours de la victime, qui meurt dans ses bras. Il s'agit, comme il va l'apprendre au cours de l'enquête qui suit, de Fabio Valenzin, un faussaire brillant, amant de la fille adoptive de Gabetti, Chiara, qui ressemble étrangement à la figure féminine de La Tempête. Il apprend aussi que l'inspecteur Nicolussi qui mène l'enquête est l'amant secret de Dina Cusmano, sa belle logeuse, qui a assassiné sa brute de mari, et soustrait à la justice des preuves compromettantes, avec la complicité de Nicolussi.
Brimé par Gabetti qui s'oppose à son interprétation du tableau de Giorgione, Ballesteros va se laisser captiver par l'énigme du meurtre, d'autant plus facilement qu'elle met en jeu celle qu'il aime, la peinture de faux et le tempérament secret et captivant des Vénitiens. En route, il se fait un allié : Vittorio Tedeschi, gardien du palais où le meurtre a été commis, mais Ballesteros se heurtera à de richissimes Vénitiens impliqués dans le trafic d'oeuvres d'art, prêts à tout pour enrichir leurs collections. Le mystère se dévoile peu à peu, comme dans les bons classiques du roman policier.
Encore Venise. Toujours Venise. Venise la décadente. Venise l'endogame. Venise est le véritable personnage central de ce roman, faussement présenté par certains comme un roman policier. Oui, il y a bien un meurtre dès les premières pages mais il n'est là que pour permettre la rencontre des différents protagonistes et tisser ainsi l'intrigue. De plus, le tableau du peintre italien Giorgione (un véritable chef-d'oeuvre de la Renaissance) qui donne son titre à ce roman, n'apparaît que très tardivement et seulement pour quelques pages. J'avoue avoir été dérouté et par la construction de l'histoire, et par le style très métaphorique de Juan Manuel de Prada (les seins comparés à des animaux furtifs). Ou alors ce roman est comme le tableau de Giorgione, un roman pour initiés, un roman à clefs, et que c'est pour cette raison qu'il m'a semblé bien hermétique à certains moments.
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