"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai beaucoup aimé ce roman d'Ellie Midwood que j'avais déjà lu avec La violoniste d'Auschwitz. Ici il s'agit de l'histoire d'amour interdite entre une détenue juive et un soldat nazi. Au départ l'histoire paraitrait incroyable tant elle parait étonnante mais finalement, elle devient crédible et vraiment touchante. Certaines pages sont très dures , notamment à la fin du livre. Je pense continuer de lire les livres publiés par cette auteur que j'apprécie beaucoup.
Après deux premiers romans traitant su sujet de la WW2, Ellie Midwood revient avec un 3ème qui explore une facette différente d'un même lieu : Auschwitz.
1947, Allemagne.
Les tribunaux voient passer bon nombre d'anciens soldats du Reich dans le cadre de la dénazification. Processus mis en place par les Alliés, il est destiné à éradiquer le nazisme dans les institutions et la vie publique. Le Dr Hoffman siégeant au tribunal doit entendre Héléna Dalher, femme juive emprisonnée à Auschwitz, mariée à l'officier SS Franz Dalher. Contre toute attente, elle soutient que son mari l'a sauvée. Dans la salle, certains s'indignent mais tous s'interrogent : l'amour peut-il réellement naître entre une victime et son bourreau ?
Ellie Midwood explore un angle pour le moins original dans ce récit, qu'elle a nourri de sérieuses et nombreuses recherches historiques. La véritable Héléna a bien existé, ce qui donne à ce texte une dimension encore plus profonde.
Nous suivons le jour du procès au rythme des souvenirs d'Héléna, de Franck et d'un détenu juif du Sonderkommando (affecté aux fours crématoires). Un huis-clos oppressant, étouffant parfois, tant la tension qui anime Héléna est palpable.
Justement, Ellie Midwood s'appuie sur la psychologie des personnages pour construire son roman. La tonalité globale du texte, pourtant intrigante, m'a mise mal à l'aise. La psychologie d'Héléna est scrutée, analysée, faisant d'elle un être instable et chétif, totalement dépendante de son mari. À la moitié du récit, je ne voyais pas où l'autrice voulait en venir. Jusqu'à ce que je comprenne que l'enjeu du livre était précisément là : amour véritable ou syndrome de Stockolm ?
J'ai trouvé quelques longueurs (contrairement aux deux premiers romans) mais cela ne remet pas en cause l'intérêt du roman, étudiant avec finesse les tourments, évolutions et résiliences des personnages.
Certaines scènes sont difficiles à supporter parce qu'horribles de réalité. Grande réussite de l'autrice à traiter l'innommable en jouant aussi bien avec les mots.
Pas de coup de coeur cette fois, mais une lecture enrichissante et émouvante.
Publié initialement chez @faubourg.marigny , maison d’édition gagnant à être connue pour ses choix éditoriaux originaux et ses magnifiques couvertures, ce roman sort en poche.
L’histoire vraie d’une héroïne qui aurait toute sa place parmi les Culottées de Bagieu. Alma, une femme forte et téméraire, qui mit son talent aux services de ses compagnes d’infortune.
La lecture résonne encore au moment d’écrire ces lignes.
Alma Rosé est une violoniste autrichienne de renom. Déportée en 1943 à Auschwitz dans le bloc des expériences médicales, elle comprend que, pour sauver sa vie, elle doit se montrer indispensable aux yeux de ses tortionnaires. Reconnue par un chef de camp, Alma se voit confier la tâche ardue de diriger un orchestre pour divertir les SS. Tâche qu’elle relève avec brio, jusqu’à s’oublier elle-même.
Bien au-delà de sa mission première, Alma, nièce de Gustav Malher, se dresse en véritable chef de file du Block musique. Elle ose dépasser habilement des limites jusque-là infranchissables et demander plus de droits, sous-couvert d’offrir une musique de qualité aux SS (n'y voyant que du feu) : une douche quotidienne pour être présentable en représentation, des rations supplémentaires pour rester concentrées et répéter, un poêle afin que les instruments ne souffrent pas du froid… Son courage n’a d’égal que sa ruse.
La vie d’Alma au sein du camp permet au lecteur d’en découvrir toute l’horreur. Des enfants assassinés aux prisonniers se jetant sur les barbelés, rien ne nous est épargné. Les pages et les horreurs défilent. Il nous serait facile de fermer le livre et d’oublier. Le lecteur a cette possibilité, les prisonniers non. Aller au bout de ce récit, c’est aussi être solidaire et ne pas les effacer. Alma insuffle détermination. Lorsqu’elle joue, Auschwitz n’existe plus.
Le roman est magnifiquement bien mené, documenté et haletant. Un très grand merci à @elliemidwood d’avoir mis en lumière cette femme (presque) tombée dans l'oubli, seule prisonnière juive à être un incinérée dans un cercueil à Auschwitz.
Même le Dr Mengele viendra lui rendre hommage.
Une lecture inoubliable !
J’ai lu les 2 derniers livres d’Ellie Midwood, aussi sur Auschwitz, j’ai donc très naturellement voulu lire celui-ci, un livre inspiré d’une histoire vraie.
Comment dire j’ai été dégoutée, choquée par l’histoire racontée ici.
Nous alternons dans le roman entre ces 2 périodes, pendant la guerre à Auschwitz et le temps du procès.
On note bien dès le début du procès que cette jeune femme est perturbée et clairement dépendante de son époux. Elle ne peut même pas sortir de chez elle sans qu’il ne l’accompagne.
Comment croire à une histoire d’amour entre un officier SS et une jeune déportée.
Que lui l’ai choisie c’est une chose mais qu’une jeune femme dans cette condition ait pu tomber amoureuse je n’y crois pas.
Il semble réellement amoureux d’elle, c’est indéniable.
Je suis hyper choquée de lire des chroniques où les chroniqueuses sont touchées de cet amour et trouve ça beau. Ce n’est pas beau, c’est tordu.
Cette jeune femme a clairement cédé aux avances de cet officier pour survivre, pour se nourrir et travailler au Kanada. Qu’elle ait fini par se croire amoureuse tient clairement du syndrome de Stockholm.
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