"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans cette BD jeunesse on découvre Cici dont la famille part de Taïwan pour migrer aux États-Unis. Si cela semble aller de soi pour ses parents, cette décision ne lui convient pas du tout. Ils ont laissé sa grand-mère à Taiwan alors qu’elles étaient très très proches. Passer d’une relation fusionnelle avec sa grand-mère, à vivre à l'autre bout du monde sans elle, c’est compliqué. Les visios ne sont même pas un substitut acceptable à cause du décalage horaire. Pour maintenir un lien, Cici se raccroche à l’activité qu’elle partageait le plus avec sa grand-mère : la cuisine. Malheureusement pour elle, ses parents voient les choses différemment. Ils veulent tellement lui donner les meilleures chances de réussite, qu’ils sont très stricts et bornés : elle doit être une excellente élève pour plus tard aller dans une des meilleures universités puis avoir un emploi prestigieux. Le fait d'avoir immigré aux États-Unis est une opportunité à saisir donc l'idée que le loisir principal pourrait être la cuisine ça passe complètement au-dessus de ses parents voire ça les braque. Cici tient le coup comme elle peut en attendant la venue de sa grand-mère pour un certain anniversaire. Elle s’est fait des copines et une fois n’est pas coutume, pas de harcèlement lié à la nourriture « bizarre ». Au contraire, elles sont curieuses de découvrir une cuisine différente. Après la belle relation familiale, c’est une belle amitié qui a pour base le partage de nourriture et celui de la culture culinaire. Cette curiosité fait du bien. Quand elle apprend que faute de budget, sa grand-mère ne viendra finalement pas, Cici s’inscrit à une série de concours de cuisine pour enfants. Si elle gagne, elle pourra payer le billet d’avion. C’est une histoire magnifique, avec de très beaux messages et une chouette relation amicale et intergénérationnelle. J’ai adoré suivre cette compétition où les participants se respectent. La relation petite-fille/grand-mère est magnifique. Cette histoire de partage toute douce et pleine de beaux sentiments permet d'aborder les attentes des parents. Tout est amené en douceur, sans juger les parents ou les enfants. Il y a une réelle volonté de bien faire tout en ayant à coeur le bien-être. Comment certains enfants se retrouvent à accepter des choses qui ne leur conviennent pas, pour faire plaisir et ça c’est pour leur bien ? Qu'est-ce qui est négociable ou non ? C’est un récit tout en finesse, beaucoup moins manichéen que ce qu'on trouve généralement en jeunesse.
Une excellente surprise, ou la vieillesse et l'approche de la mort sont traitées de façon originale. J'ai beaucoup aimé ce personnage principal qui brise les clichés, et cela fait plaisir de voir une femme âgée dépeinte de cette manière. L'histoire pourrait paraître sombre, mais elle est ponctuée de légères touches d'humour et surtout d'un véritable souffle de liberté.
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman graphique canado-japonais. Le dessin de Hiromi Goto est très rudimentaire et ne cherche pas le beau, les personnages ont des défauts, mais vivent avec, ce qui apporte en crédibilité.
Et pourtant, l'histoire penche franchement du côté fantastique, ou plus précisément du côté spirite. Kumiko est au crépuscule de sa vie, elle a traversé bien des épreuves mais veut garder son indépendance physique sans rien demander à ses filles, qui de fait sont d'autant plus inquiétes...
La mort vient taper à sa porte sous la forme d'esprits virtuels, invisibles au commun des mortels. Cette visite se matérialise sur son corps, des tâches pigmentaires de tumeur apparaissent.
Kumiko va devoir vivre avec ces esprits, certains bienveillants, d'autres plus inquiétants.
Ce côté fantastique m'a évoqué les esprits des films animés de Miyazaki, notamment "le voyage de Chihiro".
Le récit reste relativement frais et emprunt d'humour, malgré la mort aux trousses...
Bizarrement, j'ai remarqué que la quasi totalité des personnages était féminin, comme si un message sous-jacent était de montrer la force des femmes devant l'adversité.
Faites le grand saut et plongez dans cette Shadow Life.
Kumiko vient de s'installer en secret dans un appartement après avoir fui la maison de retraite où l'avaient "placée" ses filles. Elle goute les petits plaisirs quotidiens sans contrainte, tout en ayant conscience d'être suivie par l'ombre de la mort qu'elle essaie de défier.
C'est une jolie BD qui porte un regard tendre et poétique sur la vieillesse. Kumiko sait ce qu'elle veut et quitte à vivre dans le secret elle va jusqu'au bout de ses envies. De petits accidents mais une belle solidarité. J'aime les BD qui mettent en scène les personnes âgées, celle ci a rempli ses promesses et m'a comblée.
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