"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fille d'Isaac Singer, dont les lettres d'or brillent sur les rutilantes machines à coudre,Winnaretta Singer-Polignac, née en 1865, tint une place éminente mais trop souvent ignorée dans les milieux artistiques de son époque. Vouée à la peinture, ce fut vers la musique qu'elle se tourna en grandissant. La fortune héritée de son père, lui permit d'aider de nombreux musiciens : Fauré, Satie, Ravel, Strawinsky - pour ne nommer qu'eux - en leur commanditant des oeuvres ; adoratrice de Bach et de Monteverdi, elle encouragea, sous une apparence stricte et conservatrice, un esprit avant-garde. Son salon très convoité de l'avenue Henri Martin reçut toute l'élite culturelle et intellectuelle : de Proust à Cocteau en passant par Anna de Noailles et Colette. Son activité de mécène dépassa cependant largement les arts : elle aida la recherche médicale, la construction de logements sociaux, la création de musées, de monuments, et s'investit pendant les deux Guerres Mondiales. Son hôtel particulier de Paris et son palais de Venise restèrent ses points d'ancrage. Elle sut y abriter avec discrétion une vie sentimentale tourmentée ; sans enfant, elle voulut certainement donner un prolongement à sa vie de mécène avec la création de la Fondation. Fascinante et indispensable à la vie artistique du XXe siècle, Winnaretta Singer-Polignac méritait ici qu'on lui rende hommage.
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