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Les pièces dont il est question ici s'inscrivent toutes dans un espace apocalyptique, jailli des spectres d'Auschwitz.
Elles posent la question de l'art et de la représentation après la Shoah : tout l'univers pue le cadavre, écrit Beckett dans Fin de partie. Cette affirmation ne cesse de ricocher, attestée par les génocides récents. Poèmes barbares, ces pièces ne parlent pas d'Auschwitz, elles parlent Auschwitz. Théâtre de la cendre, théâtre de toutes les cruautés, une dramaturgie du désastre s'élabore qui dit ce que l'homme a de plus humain : son inhumanité.
Dans leur beauté plurielle, ces oeuvres sont autant d'éclats qui tentent de dépasser cette aporie éthique et esthétique. Elles s'engagent dans une redéfinition des genres théâtraux, et en particulier de la forme de la tragédie devenue obsolète : la Catastrophe devient épiphanie. Les voix qui résonnent sur la scène anglaise contemporaine tentent sans cesse de reconquérir la parole : le théâtre fait le deuil de son deuil.
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