Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Annemarie Schwarzenbach se disait marquée par « la malédiction de la fuite ». Soucieuse de prendre ses distances avec un milieu familial qui l oppresse et la culpabilise, elle illustre aussi le « déracinement historique » de toute une génération après l effondrement des valeurs qui a résulté de la Première Guerre mondiale.Ses voyages sont de deux sortes, auxquelles correspondent deux styles d écriture. En Europe et en Amérique, elle part à la rencontre des autres. Ses reportages - textes et photos - dénoncent l injustice sociale (aux Etats-Unis en proie à la Grande Dépression) et la menace des libertés démocratiques en Espagne, à Moscou, en France, en Allemagne où elle voit avec anxiété grossir le « nuage noir » du nazisme. Les articles qu elle publie dans la presse suisse, les lettres qu elle adresse à ses amis (Klaus Mann, Claude Bourdet), témoignent d une conscience exigeante, révoltée.En Afrique, en Asie, elle poursuit une quête intime de sens, de vérité, qui prend une forme plus littéraire. C est en Orient, pour elle, que « bat le coeur du monde ». Ses voyages au Congo, en Turquie, en Perse, en Irak, en Afghanistan, sont comme un retour aux origines - origines de l Europe, innocence originelle d une humanité qu elle voit ailleurs emportée par un soi-disant progrès qui se révèle en réalité un facteur d abaissement. C est sous ces cieux-là qu en de rares instants de plénitude, cette mélancolique invétérée communie avec la « joyeuse sérénité de la terre ».
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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