"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Laurence Sterne (1713-1768) entreprit son Voyage sentimental pour relancer l'inspiration de Tristram Shandy. De Tristram, ce livre garde l'humeur et l'humour saccadés, l'espièglerie et le caprice, mais il s'en écarte comme l'imprévu du voyage s'oppose à la sédentarité et l'ouverture à l'expérience à son ressassement. C'est que Sterne - qui mourut à la tâche - avait conçu ce Voyage sentimental comme une oeuvre de réconciliation avec le monde, une vaste effusion qui s'alimente aux moindres détails de la vie, comme le sourire affable d'une mort heureuse. Autant dire que Sterne, à une époque où les Anglais semblent pris de fièvre pérégrine et où se multiplient guides, instructions et comptes rendus à l'usage des voyageurs, va déjouer systématiquement les attentes de son lecteur. En France, le pasteur Yorick ne prête attention ni au Louvre ni au Luxembourg, mais plutôt au sourir d'une grisette, à un âne mort sur la route, à l'indéfectible bonne humeur d'un valet incompétent. Cosmopolitisme naïf, évangélique presque, d'un voyageur qui choisit de ne rien voir que les mouvements infinitésimaux de son âme à l'épreuve des rencontres.
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