Kidnappeurs, assassins, violeurs, terroristes ou parents abusifs, on les rencontre souvent chez Oates sans s'en méfier immédiatement, pas plus que ne s'en méfient leurs victimes. À première vue, ils paraissent tellement inoffensifs. C'est alors que revient la question à la fois banale et lancinante : qui sommes-nous tous vraiment ? Dans le monde de Joyce Carol Oates, notre identité même - et celle de tous ceux que nous croyons connaître - est sans doute le plus impénétrable des mystères.
Je continue de découvrir l'univers foisonnant de Joyce Carol Oates, cette fois-ci par un recueil de nouvelles.
De mémoire, j'ai déjà lu d'elle trois romans et des nouvelles. Et même si je trouve qu'elle est très bonne dans l'exercice de la nouvelle, je la préfère romancière, sa plume s'y prêtant encore davantage.
De quoi est-il question dans ce recueil? le titre donne le ton, le point commun entre toutes sera qu'on ne connaît jamais véritablement une personne (et heureusement, ajouterai-je).
La première nouvelle m'a paru extrêmement familière, et pour cause, elle la développera des années plus tard pour en faire un roman, Ma vie de cafard, que j'ai lu cet été. Et c'est grâce à ce procédé que j'ai pu voir, réellement, que si elle excelle dans l'art de la nouvelle, elle est encore bien meilleure dans celui du roman.
J'ai passé un très agréable moment de lecture même si j'ai craint, vers le milieu du livre, sur trois ou quatre nouvelles, que cela allait finalement être laborieux. Mais heureusement, mon intérêt est très vite remonté sur les quelques histoires restantes.
Alors, si vous aimez les nouvelles qui ont un début, un milieu et une chute, vous risquez de ne pas trop apprécier ce recueil qui relève davantage d'une atmosphère, voire presque d'une introspection des personnages, qu'à une vraie histoire, à l'exception d'une ou deux. L'une des nouvelles (la vie de Jorie et de Jamie, de mémoire) m'a littéralement fait mal au bide, preuve s'il en est que madame Oates n'en a pas fini avec moi.
Lu en septembre 2021
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